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Migrants africains en Israël : le revirement de Nétanyahou

Le premier ministre israélien a renoncé lundi soir à un accord avec l’ONU annoncé dans la journée. Des milliers de personnes devaient être expulsées vers l’Europe ou le Canada.

Le Monde avec AFP

Publié le 02 avril 2018 à 14h55, modifié le 03 avril 2018 à 03h44

Temps de Lecture 2 min.

Quelques heures après l’annonce d’un accord avec l’ONU pour la réinstallation de 16 250 migrants africains vivant en Israël dans des pays occidentaux, Benyamin Nétanyahou a fait volte-face : « J’ai décidé de suspendre l’application de cet accord et d’en repenser les termes », a écrit M. Nétanyahou sur sa page Facebook, lundi 2 avril au soir, affirmant avoir compris les critiques suscitées par cet accord.

Lundi dans la journée, le gouvernement israélien avait, en effet, annoncé avoir conclu un accord avec le Haut-Commissariat des nations unies pour les réfugiés concernant des milliers d’Africains entrés illégalement en Israël ces dernières années. Parmi les destinations de « réinstallation » évoquées figuraient « des pays développés comme le Canada, l’Allemagne ou l’Italie ».

Ces deux derniers pays ont marqué leur étonnement, lundi 2 avril dans la soirée, quelques heures après l’annonce de M. Nétanyahou. Dans un communiqué, le ministère des affaires étrangères italien a nié être concerné par l’accord de relocation de migrants. De son côté, le ministère de l’intérieur allemand a assuré « ne pas avoir connaissance d’une demande concrète concernant une prise en charge de réfugiés vivant en Israël, en particulier originaires de pays africains ».

Le précédent plan très critiqué

Environ 64 000 migrants africains sont entrés illégalement entre 2007 et 2012 sur le territoire israélien et se sont installés en nombre dans les quartiers pauvres de Tel-Aviv. 42 000 d’entre eux se trouvent toujours sur le territoire, selon le ministère de l’intérieur israélien. Majoritairement Erythréens et Soudanais, ils sont passés pour la plupart par le Sinaï égyptien. La frontière, à l’époque poreuse avec l’Egypte, a depuis été rendue quasiment hermétique avec la construction d’une clôture de sécurité.

Début janvier, Benyamin Nétanyahou avait posé un ultimatum à la moitié d’entre eux – les femmes et les enfants n’étant pas concernés : partir d’ici à début avril dans leur pays d’origine ou dans un pays tiers, ou aller en prison indéfiniment. Le gouvernement proposait 3 500 dollars et un billet d’avion pour gagner un pays africain jugé « sûr ». Selon les médias israéliens, il s’agissait du Rwanda.

Ce plan, suspendu par la Cour suprême israélienne, a suscité de nombreuses critiques, notamment des organisations de défense des droits de l’homme et du Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU mais aussi, en Israël même, de certains survivants de la Shoah.

M. Nétanyahou a précisé lundi que le budget prévu pour le plan précédent serait utilisé à la fois pour développer les quartiers pauvres du sud de Tel-Aviv et pour disperser les migrants à travers le pays.

  • Comme beaucoup d’Erythréens en Israël, Gorgio est homme de ménage dans un hôtel. Le soir, avant de rejoindre sa banlieue, il se repose dans une avenue ombragée des beaux quartiers.

    Le gouvernement israélien a finalement annulé sa décision d’expulser les quelque 42 000 migrants africains et a annoncé avoir trouvé une solution prévoyant le départ d’au moins 16 250 d’entre eux vers des pays occidentaux. La photographe Sarah Caron avait photographié ces Érythréens et ces Soudanais qui vivent en marge de la société. Sans plan B ni désir de partir.

    Comme beaucoup d’Erythréens en Israël, Gorgio est homme de ménage dans un hôtel. Le soir, avant de rejoindre sa banlieue, il se repose dans une avenue ombragée des beaux quartiers. Sarah Caron

  • Siraj a attendu deux ans avant d’obtenir l’autorisation de rejoindre sa famille. Il vit désormais en Angleterre.

    Siraj a attendu deux ans avant d’obtenir l’autorisation de rejoindre sa famille. Il vit désormais en Angleterre. Sarah Caron

  • Efrana, elle, est apatride.

    Efrana, elle, est apatride. Sarah Caron

  • Aux abords de Banana Beach, à Tel-Aviv, cet Erythréen attend la fin de la journée pour se faire un peu d’argent en rangeant le matériel de plage loué aux touristes.

    La photographe Sarah Caron a documenté le quotidien des clandestins africains qui vivent à Tel-Aviv dans la plus grande précarité. A la marge. Sans plan B ni désir de partir.

    Aux abords de Banana Beach, à Tel-Aviv, cet Erythréen attend la fin de la journée pour se faire un peu d’argent en rangeant le matériel de plage loué aux touristes. Sarah Caron

  • Office chrétien orthodoxe dans un appartement loué dans le sud de Tel-Aviv et transformé en église par la communauté érythréenne.

    Office chrétien orthodoxe dans un appartement loué dans le sud de Tel-Aviv et transformé en église par la communauté érythréenne. Sarah Caron

  • Les secteurs de l’hôtellerie-restauration et du bâtiment embauchent nombre de réfugiés, à condition qu’ils aient un titre de séjour.

    Les secteurs de l’hôtellerie-restauration et du bâtiment embauchent nombre de réfugiés, à condition qu’ils aient un titre de séjour. Sarah Caron

  • Le gouvernement envoie les demandeurs d’asile déboutés dans le camp de rétention d’Holot, au cœur du désert du Néguev. Ceux qui refusent de quitter Israël ont commencé à être transférés vers la prison de Saharonim, non loin.

    Le gouvernement envoie les demandeurs d’asile déboutés dans le camp de rétention d’Holot, au cœur du désert du Néguev. Ceux qui refusent de quitter Israël ont commencé à être transférés vers la prison de Saharonim, non loin. Sarah Caron

  • Les adolescents, eux, sont nombreux à errer dans la ville.

    Les adolescents, eux, sont nombreux à errer dans la ville. Sarah Caron

  • Au centre commercial comme ailleurs, Africains et Israéliens se croisent sans se mêler.

    Au centre commercial comme ailleurs, Africains et Israéliens se croisent sans se mêler. Sarah Caron

  • Ces jeunes Erythréens ont perdu leur logement après l’expiration de leur permis de séjour. Jetés à la rue, ils sont dans l’angoisse d’être envoyés au centre de détention d’Holot.

    Ces jeunes Erythréens ont perdu leur logement après l’expiration de leur permis de séjour. Jetés à la rue, ils sont dans l’angoisse d’être envoyés au centre de détention d’Holot. Sarah Caron

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