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Manifestation à Gaza : dix Palestiniens tués et plus de 400 blessés par des soldats israéliens

Avant même le début de la mobilisation, Israël avait prévenu que les consignes de tir données à ses soldats, le 30 mars, resteraient les mêmes ce vendredi.

Le Monde avec AFP

Publié le 06 avril 2018 à 04h39, modifié le 07 avril 2018 à 11h09

Temps de Lecture 3 min.

Dix Palestiniens ont été tués et plus de 400 blessés par des soldats israéliens lors de manifestations vendredi 6 avril près de la frontière entre Gaza et Israël, une semaine après une journée de contestation particulièrement meurtrière.

Selon le ministère de la santé gazaoui, un journaliste, Yasser Mourtaja, qui travaillait pour l’agence Ain Media, basée à Gaza, a été tué par des tirs de soldats israéliens. Un autre journaliste avait déjà été visé et blessé la semaine dernière, relève sur Twitter notre correspondant en Israël.

Parmi les 431 blessés par balles vendredi, 33 se trouvent dans un état critique, précise aussi un bilan du ministère de la santé gazaoui samedi.

Nouvelle vague de manifestations

Des milliers de Palestiniens ont pris part à une nouvelle vague de manifestations le long de la frontière, dans le cadre d’une protestation demandant le retour des réfugiés palestiniens sur les terres d’où ils ont été chassés ou qu’ils ont dû fuir en 1948, lors de la création de l’Etat hébreu. Ils réclament également la fin du blocus de Gaza par Israël.

Selon l’armée israélienne, environ 20 000 Palestiniens se sont rassemblés près de la frontière, notamment à l’est des villes de Khan Younès et de Gaza. Certains ont pris part à des heurts et ont « tenté d’endommager et de franchir la barrière de sécurité sous un écran de fumée créé par les pneus enflammés ». Des engins explosifs et des cocktails Molotov ont également été lancés par les manifestants, a ajouté l’armée en soulignant que ses forces ripostaient « avec les moyens anti-émeutes et par balles, conformément aux règles d’engagement ».

En prévision d’une nouvelle mobilisation, Israël avait prévenu jeudi que les consignes de tir données à la frontière avec la bande de Gaza, le 30 mars, resteraient les mêmes : le tir à balles réelles.

L’émissaire des Etats-Unis pour le Proche-Orient, Jason Greenblatt, a de son côté lancé une mise en garde aux manifestants, leur demandant de « rester en dehors de la zone tampon de 500 mètres » et de ne « pas s’approcher de la barrière de la frontière de quelque manière que ce soit ». « Nous condamnons les dirigeants et les manifestants qui appellent à la violence ou envoient des manifestants – y compris des enfants – vers la barrière, sachant qu’ils pourraient être blessés ou tués », a ajouté le responsable dans un communiqué à la tonalité extrêmement ferme.

L’ONU appelle à la « retenue maximale »

Les organisateurs ont fait savoir qu’ils tenteraient d’empêcher les petits groupes de protestataires qui voudraient s’approcher de la barrière. Ces derniers jours, les jeunes Palestiniens ont collecté des pneus dans le but de les faire brûler pour ne pas être vus distinctement par les tireurs israéliens.

Des Palestiniens font brûler des pneus pour ne pas être vus distinctement par les tireurs israéliens, à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, le 6 avril.

Malgré les critiques des Nations unies (ONU) et de l’Union européenne (UE), qui ont réclamé une « enquête indépendante » sur l’usage par Israël de balles réelles le 30 mars, les responsables de l’Etat hébreu ont refusé de modifier les consignes de tir.

« S’il y a des provocations, il y aura une réaction des plus dures, comme la semaine dernière (…). Nous restons sur la même ligne, avait prévenu à la radio publique le ministre de la défense israélien, Avigdor Lieberman. Nous n’avons pas affaire à une manifestation, mais à une opération terroriste. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Autopsie d’une répression meurtrière à Gaza

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a, de son côté, appelé les forces israéliennes à la « retenue maximale » et les Palestiniens à éviter les frictions.

La journée du 30 mars a été la plus meurtrière depuis la guerre en 2014 entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui gouverne Gaza. Le bilan des morts s’est alourdi, jeudi. Un Palestinien a été tué lors d’un raid aérien israélien dans la bande de Gaza et un autre, grièvement blessé, est mort, portant à vingt le nombre de victimes depuis vendredi.

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Des dizaines de milliers de Palestiniens avaient afflué, il y a une semaine, près de la barrière séparant Israël de Gaza, au premier jour de « la marche du retour », qui doit durer six semaines.

Le Monde avec AFP

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