Un Palestinien tué et plus de 160 autres blessés par balles dans la bande de Gaza
Des Palestiniens brûlent des pneus le long de la barrière de sécurité installée par Israël à la frontière de la bande de Gaza.
Photo : Getty Images / MOHAMMED ABED
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des milliers de Palestiniens se sont rassemblés une fois de plus le long de la barrière de sécurité séparant la bande de Gaza et Israël, vendredi, dans le cadre d'un mouvement de protestation qui a donné lieu à de multiples violences depuis ses débuts, il y a deux semaines.
Selon le plus récent bilan du ministère de la Santé à Gaza, 1 Palestinien a été tué et 163 autres ont été blessés par balles vendredi, tandis que 548 autres ont été blessés d'autres manières (balles de caoutchouc, problèmes respiratoires attribuables à des gaz lacrymogènes, etc.).
Depuis le début du mouvement, plus de 30 Palestiniens, dont des adolescents, ont été tués par balles et plusieurs centaines d’autres ont été blessés. Des ONG internationales et israéliennes dénoncent cette riposte, jugée disproportionnée.
Baptisé la « marche du retour », le mouvement palestinien vise à réclamer le « droit au retour » des quelque 700 000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui la guerre qui a suivi la création d'Israël, en 1948, et de leurs descendants.
Plusieurs centaines de Palestiniens sont massés le le long de la barrière de sécurité au sud-est de la ville de Gaza. Des soldats israéliens surveillent la situation.
Photo : Getty Images / JACK GUEZ
Le mouvement, organisé autour de cinq camps établis le long de la frontière, est censé être pacifique, mais de jeunes Palestiniens s’approchent de la frontière pour lancer des pierres sur les soldats israéliens, quitte à se faire tirer dessus en vertu des règles d’engagement de l’armée.
Comme lors des précédentes protestations, des Palestiniens brûlent des pneus transportés sur place pour l’occasion, ce qui cause un manque de visibilité du côté des soldats israéliens. Des pierres sont aussi fournies aux manifestants qui les lancent en direction de la barrière de sécurité.
Selon l'armée israélienne, 10 000 Palestiniens participent au mouvement ce vendredi. La semaine dernière, elle évaluait qu'ils étaient environ 20 000.
Des pierres destinées à être lancées par les Palestiniens sont transportés près de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza.
Photo : Getty Images / MOHAMMED ABED
« Plusieurs tentatives pour endommager l'infrastructure de sécurité ou pour ouvrir une brèche dans celle-ci ont eu lieu », a-t-elle affirmé sur son compte Twitter. « De plus, un certain nombre de tentatives d'attaques terroristes se sont produites, lors desquelles des engins explosifs et des bombes incendiaires ont été lancés ».
L'armée ajoute que ses troupes « répondent avec leurs moyens pour disperser des émeutes et tirent en conformité avec les règles d'engagement ».
Le patron de l'ONU demande une enquête
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé vendredi devant le Conseil de sécurité à « une enquête indépendante et transparente » sur les évènements violents survenus à Gaza entre Israéliens et Palestiniens.
La violence récente à Gaza s'est achevée par des morts et blessés inutiles. [...] J'appelle les parties à s'abstenir de tout acte qui pourrait mener à de nouvelles victimes, et à toute mesure qui pourrait mettre en danger des civils.
« Cette tragédie souligne l'urgence de relancer le processus de paix pour une solution à deux États qui permette aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre dans deux États démocratiques côte à côte, en paix et en sécurité, dans des frontières reconnues » par tous, a aussi déclaré M. Guterres.
Des Palestiniens ont profité de l'occasion pour honorer la mémoire de Yasser Murtaja, un reporter palestinien tué par l'armée israélienne, le 6 avril. Selon le ministère de la Santé de Gaza, deux autres journalistes ont été blessés vendredi.
Photo : Getty Images / THOMAS COEX
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Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters, Jerusalem Post et Haaretz