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Israël condamne un policier à neuf mois de prison pour la mort d’un jeune Palestinien

Selon la presse israélienne, le garde-frontière a fait valoir au cours de son procès qu’il avait introduit par erreur des balles réelles dans son M-16 au lieu de projectiles antiémeute.

Le Monde avec AFP

Publié le 25 avril 2018 à 22h39, modifié le 25 avril 2018 à 22h39

Temps de Lecture 2 min.

Les proches de Nadim Nouwara, tué à l’âge de 17 ans le 15 mai 2014 à Beitunia.

Un policier israélien a été condamné mercredi 25 avril à neuf mois de prison ferme et six mois avec sursis pour avoir tué en 2014 un adolescent palestinien qui ne semblait représenter aucun danger, selon des images de vidéosurveillance et de télévision. Le tribunal de Jérusalem a déclaré Ben Deri, 24 ans, coupable d’homicide par négligence.

L’homme a également condamné à verser 50 000 shekels (11 450 euros) à la famille de Nadim Nouwara, tué à l’âge de 17 ans le 15 mai 2014 à Beitunia, en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël. Un autre adolescent avait été tué au même endroit dans des circonstances semblables un peu plus d’une heure plus tard. Un autre encore avait été grièvement blessé.

Images de vidéosurveillance

Ben Deri n’était poursuivi que pour la mort de Nadim Nouwara. La famille du second adolescent tué avait en effet renoncé à saisir la justice israélienne dans laquelle elle n’avait aucune confiance, selon la branche palestinienne de Defense for Children International, l’une des organisations qui avaient publié des images de vidéosurveillance privée.

Ces images ainsi que d’autres tournées par la chaîne de télévision américaine CNN avaient contribué au retentissement des événements, alors que l’armée israélienne avait affirmé initialement qu’aucun tir à balle réelle n’avait eu lieu ce jour-là. Elles avaient ravivé les accusations régulières d’usage excessif de la force, y compris contre des enfants, de la part des forces israéliennes vis-à-vis des Palestiniens.

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Un « déni de justice »

Hanane Achraoui, une haute responsable palestinienne, a jugé « insensée » cette condamnation en comparaison avec les huit mois infligés en mars par un tribunal militaire israélien à une adolescente et militante palestinienne qui avait giflé des soldats postés devant chez elle. Les faits de Beitunia sont pourtant constitutifs de « crime de guerre » et « crime contre l’humanité » au regard du droit international, a-t-elle dit dans un communiqué.

Le père de Nadim Nouwara, Siam Nouwara, a dit à l’AFP avoir saisi la justice israélienne « parce qu’il n’y avait pas d’autre moyen », mais a dénoncé un « déni de justice qui attisera la violence ».

Les faits s’étaient déroulés lors de manifestations marquant la Nakba (« catastrophe », en arabe) que représente pour les Palestiniens la création d’Israël, en 1948, et le sort des centaines de milliers de Palestiniens jetés sur les routes lors de la première guerre israélo-arabe qui a suivi. Beitunia avait été ce jour-là le théâtre d’escarmouches à distance entre jeunes lanceurs de pierres palestiniens et forces israéliennes.

Des images de CNN à l’époque montrent, selon la chaîne, Nadim Nouwara lançant une pierre vers les forces israéliennes. Ces dernières paraissent assez éloignées pour ne pas être en danger immédiat. La vidéosurveillance montre ensuite les deux adolescents s’écrouler au même endroit à une heure et quart d’intervalle.

Selon la presse israélienne, le garde-frontière a fait valoir au cours de son procès qu’il avait introduit par erreur des balles réelles dans son M-16 au lieu de projectiles antiémeute. Le tribunal a accepté un accord de plaider-coupable prenant en compte le fait que Ben Deri avait collaboré aux investigations et n’avait aucun antécédent.

Le Monde avec AFP

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