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Israël frappe des bases iraniennes en Syrie après des tirs sur le Golan

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ISRAËL FRAPPE DES BASES IRANIENNES EN SYRIE
Israël a annoncé avoir frappé dans la nuit de mercredi à jeudi presque toutes les infrastructures militaires de l'Iran en Syrie à la suite de tirs de roquettes sur le plateau du Golan, territoire syrien annexé en 1981 par l'Etat hébreu. /Photo prise le 10 mai 2018/REUTERS/Alaa al-Faqir
ALAA AL-FAQIR

par Dan Williams et Angus McDowall

JERUSALEM/BEYROUTH (Reuters) - L'armée israélienne a annoncé avoir frappé dans la nuit de mercredi à jeudi presque toutes les infrastructures militaires de l'Iran en Syrie à la suite de tirs de roquettes sur le plateau du Golan, territoire syrien annexé en 1981 par l'Etat hébreu.

Tsahal accuse des membres de la force Al Qods, corps d'élite des Gardiens de la révolution, présents en Syrie d'avoir tiré une vingtaine de roquettes sur le plateau du Golan, où elles n'ont pas fait de victimes.

La riposte israélienne était d'une ampleur sans précédent depuis le début, il y a sept ans, de la guerre en Syrie, où des militaires iraniens et russes, ainsi que des miliciens chiites du Hezbollah libanais appuient les forces fidèles au président Bachar al Assad.

Selon l'armée syrienne, les frappes israéliennes ont fait trois morts et deux blessés. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) fait pour sa part état de 23 militaires tués dans les rangs syriens et étrangers.

Pour le Premier ministre israélien, l'Iran a franchi "une ligne rouge" et Tsahal a riposté de façon "appropriée" en menant "une très vaste attaque des positions iraniennes en Syrie".

"Nous sommes au milieu d'une longue bataille et notre politique est claire: nous ne permettrons pas à l'Iran de s'implanter militairement en Syrie", ajoute Benjamin Netanyahu dans un enregistrement vidéo diffusé jeudi soir.

Son gouvernement avait annoncé ces derniers jours que les forces iraniennes en Syrie préparaient une opération contre Israël.

Juste après l'annonce du retrait américain de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, mardi, l'armée israélienne avait déjà frappé une base militaire iranienne au sud de Damas, faisant 15 morts dont huit Iraniens, selon l'OSDH.

"NOUVELLE PHASE D'AGRESSION"

Jeudi matin, 20 roquettes Grad et Fajr ont été interceptées par le système de défense aérienne "Dôme de fer" ou ont manqué leurs cibles sur le Golan, selon l'armée israélienne.

"J'espère que nous avons bouclé ce chapitre et que tout le monde a compris le message", a déclaré Avigdor Lieberman, ministre israélien de la Défense, assurant que son pays ne recherchait pas l'escalade.

La presse syrienne rapporte que des dizaines de missiles israéliens ont été tirés en Syrie, notamment sur une station radar, un dépôt de munitions et des positions de la défense anti-aérienne.

Le ministère syrien des Affaires étrangères considère que ces frappes massives marquent "le début d'une nouvelle phase d'agression" israélienne contre Damas, qui assure avoir intercepté plus de la moitié des missiles tirés par les Israéliens.

L'Iran n'a fait aucun commentaire.

Les Etats-Unis ont condamné "les attaques provocatrices à la roquette" menées par les forces iraniennes présentes en Syrie contre Israël, dont ils défendent le "droit à l'autodéfense".

APPELS À LA RETENUE

Les frappes israéliennes de la nuit ont eu lieu peu après le retour de Netanyahu de Moscou, où il s'est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine. L'armée israélienne a assuré que Moscou avait été informé à l'avance de ces frappes.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé l'Iran et Israël à s'abstenir d'actes susceptibles de déboucher sur une "spirale de conflit".

Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont également exprimé leur préoccupation et appelé à la désescalade.

Berlin et Londres ont souligné le droit d'Israël à se défendre.

Le ministère français des Affaires étrangères a rappelé l'"attachement indéfectible" de la France "à la sécurité d'Israël" et a condamné" "toute tentative d’y porter atteinte".

Le Quai d'Orsay "souligne la nécessité que toutes les parties fassent preuve de retenue afin d'éviter une escalade dangereuse des tensions au Moyen-Orient".

"C'est la raison pour laquelle (...) elle souhaite notamment que s'ouvre une négociation avec l’Iran dans un cadre plus large incluant ses activités nucléaires et son programme balistique ainsi que la solution des crises dans la région", ajoute-t-il.

Paris "demande à l’Iran de s’abstenir de toute provocation militaire et le met en garde contre toute tentation d’hégémonie régionale".

(Avec Jeffrey Heller, Dahlia Nehme, Tom Perry; Simon Carraud, Guy Kerivel et Jean-Philippe Lefief pour le service français)

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