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Pour le leader du Hamas, Yahya Sinouar, Gaza est « un tigre affamé »

Le dirigeant du mouvement islamiste appelle de ses vœux des négociations avec Israël, mais il prévient que Gaza explosera si le blocus n’est pas levé.

Par  (Gaza, envoyé spécial)

Publié le 12 mai 2018 à 06h33, modifié le 12 mai 2018 à 14h35

Temps de Lecture 5 min.

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Le leader du groupe islamiste Hamas, Yahya Sinouar, dans son bureau à Gaza City, le 10 mai.

Il arrive sourire aux lèvres, veste grise sur chemise sombre, yeux perçants et barbe blanche, puis salue l’assistance de quelques mots courtois. Les coupures de courant, lors de son allocution, ne lui inspirent aucune irritation. Ainsi va la vie à Gaza.

Rompu à la clandestinité, détenu pendant près d’un quart de siècle dans les prisons israéliennes, Yahya Sinouar n’aime pas les caméras. Il se montre pourtant à l’aise, en ce jeudi 10 mai, lors de sa première rencontre avec des journalistes étrangers depuis sa désignation comme chef du Hamas à Gaza, il y a quinze mois.

La curiosité est grande. C’est lui qui pousse le mouvement islamiste, maître affaibli d’un territoire à l’agonie, sur deux voies délicates : la réconciliation avec le Fatah du président Mahmoud Abbas, actuellement dans l’impasse, et la « résistance populaire ». « Nous croyons que s’il y a un moyen de résoudre pacifiquement le conflit [avec Israël] sans causer de destructions, ça nous convient », dit-il.

Délaissant pour l’heure la lutte armée, le Hamas a choisi de soutenir la « marche du grand retour », qui mobilise des milliers de Gazaouis, chaque vendredi, depuis le 30 mars, à la frontière avec l’Etat hébreu. A ce jour, les soldats israéliens ont tué quarante-huit personnes et blessé par balles plus de deux mille autres.

Voici qu’approche le grand final de cette mobilisation, les 14 et 15 mai, à l’occasion du déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem, puis de la commémoration de la Nakba, l’exode de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création d’Israël, en 1948. L’hypothèse d’un bain de sang sans précédent, au cas où les manifestants tenteraient massivement de franchir la clôture, est évoquée de part et d’autre. « Ces barbelés ne sont pas une vache sacrée ou un tabou auquel personne ne pourrait toucher », souligne Yahya Sinouar. « Quel est le problème si des centaines de milliers [de manifestants] passent la clôture, qui n’est pas une frontière reconnue ? », s’interroge-t-il, faussement naïf.

Faire monter les enchères et inquiéter Israël

Le Hamas appelle-t-il les Gazaouis, dès lors, à franchir la démarcation et à passer de l’autre côté, pour une victoire symbolique dont le prix humain serait terrible ? Son chef prétend que les manifestants sont libres de leur engagement. « Gaza est comme un tigre affamé qui a passé onze ans en cage [depuis l’instauration du blocus égypto-israélien], qui a été humilié par Israël, mais a fini par s’en échapper. Il se cache et personne ne sait ce qu’il va faire », dit Yahya Sinouar.

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