Au moins 55 Palestiniens tués dans la bande de Gaza

JÉRUSALEM — L’armée israélienne a abattu au moins 55 Palestiniens lors des grandes manifestations qui ont eu lieu à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, lundi, au moment où la nouvelle ambassade des États-Unis à Jérusalem était inaugurée.

C’est la journée la plus meurtrière dans le conflit israélo-palestinien depuis la guerre éclair de l’été 2014 dans la bande de Gaza.

Dans une démonstration de colère alimentée par l’inauguration de l’ambassade controversée, des Palestiniens ont manifesté en incendiant des pneus et en lançant des cocktails Mototov et des pierres vers les soldats israéliens postés de l’autre côté de la frontière. Plus tard dans la journée, des chars israéliens ont riposté par des tirs, faisant fuir les manifestants.

Dans un message vidéo diffusé lors de l’inauguration de l’ambassade, à 70 kilomètres de la bande de Gaza, le président américain Donald Trump a déclaré qu’il était toujours engagé envers la résolution du conflit entre Israéliens et Palestiniens.

«Un grand jour pour Israël!», a-t-il écrit sur Twitter, plus tôt lundi.

Le bilan croissant des victimes des manifestations de lundi et la condamnation du déménagement de l’ambassade par tous les pays arabes ont toutefois soulevé des doutes quant à la capacité de M. Trump de conclure un accord de paix au Proche-Orient.

En soirée, le ministère de la Santé à Gaza rapportait la mort de 55 Palestiniens, dont cinq d’âge mineur, incluant une jeune fille. Quelque 1204 manifestants ont aussi été atteints par des tirs, dont 116 qui sont dans un état grave ou critique, selon la même source.

Durant la cérémonie d’inauguration de l’ambassade, le gendre et conseiller du président Trump pour le Proche-Orient, Jared Kushner, a jeté le blâme sur les manifestants palestiniens, affirmant que «ceux qui provoquent les violences font partie du problème et non de la solution».

La délégation américaine à Jérusalem était menée par M. Kushner et la fille du président, Ivanka Trump. Le secrétaire au Trésor et quatre sénateurs républicains étaient également présents.

La nouvelle ambassade à Jérusalem mènera ses activités à partir de l’actuel consulat américain, jusqu’à ce qu’une décision soit prise quant à l’emplacement permanent de la mission diplomatique.

Le déménagement de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, une promesse électorale de Donald Trump, a provoqué la colère des Palestiniens, qui revendiquent Jérusalem-Est comme capitale de leur futur État. Le nouvel emplacement de l’ambassade équivaut à une reconnaissance, par Washington, de Jérusalem en tant que capitale d’Israël.

La décision américaine a aussi été critiquée par de nombreux pays qui ont décidé de maintenir leur ambassade à Tel-Aviv, affirmant que le statut de Jérusalem devait être réglé avant d’envisager un éventuel transfert.

Plusieurs observateurs étrangers, dont des responsables européens, ont estimé que la décision américaine ne ferait qu’exacerber les tensions dans la région et empêcherait les États-Unis de se positionner en tant que médiateur neutre du conflit.