La sécurité d'Israël, à laquelle la France est attachée, ne saurait justifier ce niveau de violences, a déclaré mardi Jean-Yves Le Drian au lendemain de la mort de soixante Palestiniens par des tirs israéliens à la frontière de la bande de Gaza.
"Nous sommes attachés à la sécurité d'Israël, je l'ai déjà dit à plusieurs reprises (...) mais la sécurité d'Israël ne saurait justifier ce niveau de violences", a dit le chef de la diplomatie française à l'Assemblée nationale.
"Les Palestiniens aussi ont droit à la paix et à la sécurité", a-t-il ajouté, rappelant le "droit fondamental" des Palestiniens à manifester pacifiquement et évoquant une action "non justifiée, non proportionnée de l'armée israélienne".
Il faut "prendre en compte la situation humanitaire de cette zone de Gaza où la plupart des habitants (...) sont traversés par la désespérance, l'absence de perspective", a-t-il souligné.
Au total lundi, 60 Palestiniens ont été tués et 2.700 blessés par des tirs de l'armée israélienne à la frontière avec la bande de Gaza, au jour du 70e anniversaire de la création de l'Etat d'Israël et de l'inauguration de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.
Lors d'un entretien téléphonique mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Emmanuel Macron a une nouvelle fois "condamné les violences et souligné l'importance de la protection des populations civiles et du droit à manifester pacifiquement".
Le chef de l'Etat a réaffirmé "l'importance du dialogue pour relancer le processus de paix israélo-palestinien", a fait savoir l'Elysée dans un communiqué qui ne mentionne pas le transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem.
Ce transfert est source de désaccords entre les Etats-Unis et leurs partenaires, au premier rang desquels la France qui a condamné lundi cette décision.
"Nous avons avec les Etats-Unis des désaccords sur le fond, Jérusalem a vocation à devenir la capitale de deux Etats au terme d'un règlement négocié" et non de manière préalable à des discussions, a dit Jean-Yves Le Drian à l'Assemblée.
"Nous avons un désaccord sur la méthode parce que (...) les Etats-Unis ont décidé d'agir de manière unilatérale et nous avons un désaccord sur l'opportunité car le Moyen-Orient est confronté à suffisamment de tensions, au terrorisme et à la multiplication des crises et au blocage du processus de paix", a-t-il ajouté.
(Avec Reuters)