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La presse américaine accuse Donald Trump d’avoir fait reculer le processus de paix

Après l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem et les violences à Gaza, la presse américaine établit l’avis de décès du processus de paix israélo-palestinien.

Le Monde

Publié le 15 mai 2018 à 18h41, modifié le 15 mai 2018 à 18h59

Temps de Lecture 3 min.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, Jared Kushner et Ivanka Trump à l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, le 14 mai 2018.

La presse américaine est sévère au lendemain de la journée du lundi 14 mai, au cours de laquelle Israël a fêté son 70e anniversaire et le déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem. Au même moment à Gaza, les Palestiniens manifestaient à la frontière, et 58 d’entre eux étaient tués par l’armée israélienne. Les médias américains, dans leur grande majorité, établissent l’avis de décès du processus de paix israélo-palestinien.

Le Washington Post joue ainsi la provocation pour qualifier la situation : « Rien ne fait autant pour le processus de paix que la mort de 58 Palestiniens, sans oublier 2 700 blessés, auxquels il faut ajouter les tensions renouvelées entre l’Iran et Israël, le risque d’embrasement de la région. »

« Le processus de paix est moribond, appuie L.A. Times, tout comme les espoirs de 2 millions de personnes entassées dans une bande de terre le long de la Méditerranée entre Israël et l’Egypte ». Le quotidien dénonce l’action de Donald Trump qui « fait reculer le processus de paix ».

Assurant, dans son éditorial, que « l’ouverture de l’ambassade est un cadeau sans contrepartie fait au gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou et un coup violent asséné aux Palestiniens », le New York Times estime aussi que « ce à quoi le monde a assisté n’est pas le début d’un processus de paix et de sécurité pour deux peuples qui l’espèrent ».

Présidence sous influence israélienne

Le quotidien poursuit : « Depuis des années, le gouvernement israélien affirme qu’il n’a pas d’interlocuteurs pour le processus de paix, tout en se comportant de manière à n’en avoir aucun. » Quant à Donald Trump, il « a promis un grand plan pour la paix, sans tenir parole, mettant, au contraire, tout le poids des Etats-Unis derrière la stratégie extrémiste d’Israël », tranche le New York Times.

Pour le Washington Post, c’est l’attitude de Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, qui est en cause : « Celui qui est responsable de l’“effort de paix” de Donald Trump a utilisé son temps de parole, lors de l’inauguration de l’ambassade pour dénoncer les Palestiniens, déclarant : “ceux qui provoquent la violence font partie du problème et ne font pas partie de la solution”. »

Le tabloïd New York Daily News s’en prend, pour sa part, à la fille du président américain, Ivanka Trump, qui accompagnait Jared Kushner. Elle est présentée, tout sourire en « une » et qualifiée de « petite goule à papa ».

Reflet des clivages américains

Le transfert de l’ambassade aurait pu être un moment d’unité et de fraternité, poursuit le Washington Post qui rappelle que les alliés des Etats-Unis ont boycotté l’événement, et que seuls quatorze membres du Congrès, tous républicains, ont fait le voyage. Les républicains ont critiqué l’attitude des démocrates. Qui affirment ne pas avoir été invités. « Comme tout ce que touche Donald Trump, il est devenu un symbole de division. […] Cela aurait pu être la pierre angulaire d’un accord de paix […] au lieu de cela, l’espoir d’une solution à deux Etats a été anéanti. »

Le Wall Street Journal rappelle toutefois que ce transfert avait été promis par plusieurs présidents, dont Bill Clinton et George W. Bush, et note que « Donald Trump remplit une de ses promesses de la campagne ».

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Néanmoins, pour le Washington Post, Donald Trump, non content d’avoir renforcé le clivage sur Israël entre démocrates et les républicains, renforce aussi la division parmi les juifs américains qui étaient en majorité (68 %) opposés au déplacement de l’ambassade de Tel-Aviv vers Jérusalem.

Critiques envers les Palestiniens

Le Washington Post souligne aussi qu’« Israël est dans son droit en défendant ses frontières, y compris celle avec Gaza. Mais ses responsables ne sont pas convaincants quand ils expliquent que les balles réelles, plutôt que les lacrymogènes ou d’autres armes non létales, sont le seul moyen d’éviter que la frontière soit franchie ». Le New York Times n’exonère pas les Palestiniens pour autant : « Gouvernés par des dirigeants corrompus, violents ou les deux, les Palestiniens ont échoué dans leurs efforts de paix. Et en ce moment même, les Gazaouis nuisent à leur cause en recourant à la violence au lieu de manifester pacifiquement. »

Derrière la satire du monologue du Late Show sur la chaîne de télévision CBS, Stephen Colbert a lancé que « selon l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, le fait de déplacer l’ambassade envoie le message à Israël : vous n’êtes pas seul. Et c’est vrai : Israël n’est pas seul. Il y a un tas d’autres personnes qui y vivent aussi. Ils sont en colère ». Poussant le bouchon un cran plus loin, il a lancé : « Il nous reste à déstabiliser l’Antarctique et bingo ! nous aurons une crise mondiale ».

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