50 des Palestiniens tués cette semaine appartenaient au Hamas

AFP
50 des Palestiniens tués cette semaine appartenaient au Hamas
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Un haut responsable du Hamas a affirmé mercredi que la très grande majorité des Palestiniens tués cette semaine lors de manifestations et heurts avec l'armée israélienne dans la bande de Gaza appartenaient au mouvement islamiste, qui dirige l'enclave.

L'armée et le gouvernement israéliens, confrontés à une vague de réprobation après la mort de 59 Palestiniens sous des tirs israéliens lundi, se sont saisis de ces propos pour contester le caractère pacifique des évènements et maintenir que ceux-ci étaient orchestrés par le Hamas.

Des milliers de Palestiniens ont débuté le 30 mars dans la bande de Gaza un mouvement de plus de six semaines contre le blocus israélien et pour le droit des Palestiniens à revenir sur les terres qu'ils ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d'Israël en 1948.

Les violences de lundi ont coïncidé avec l'inauguration controversée à Jérusalem de la nouvelle ambassade américaine, démarche qui a rompu avec des décennies de consensus international.

Le Guatemala a également inauguré mercredi à Jérusalem sa nouvelle ambassade en Israël, s'attirant la colère de la direction palestinienne qui a accusé le gouvernement guatémaltèque de se placer du côté des "crimes de guerre israéliens".

"Agression israélienne"

Les violences à Gaza lundi, journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis 2014, ont continué à susciter l'inquiétude ou la colère à l'étranger.

Le pape François s'est dit "très préoccupé par l'escalade des tensions en Terre Sainte" et le président russe Vladimir Poutine a appelé à "renoncer à la violence". Les ministres arabes des Affaires étrangères devaient tenir jeudi au Caire une réunion extraordinaire sur "l'agression israélienne contre le peuple palestinien".

La tension est retombée dans la bande de Gaza à la veille du ramadan, le mois de jeûne musulman, mais la situation demeure hautement volatile.

Des chars israéliens ont frappé plusieurs positions du Hamas dans la bande de Gaza, en réponse à des tirs d'armes à feu, a dit notamment l'armée.

Le Hamas a dit soutenir la mobilisation, tout en assurant qu'elle émanait de la société civile et qu'elle était pacifique.

L'armée israélienne accuse de son côté le Hamas, qu'il considère comme "terroriste", de s'être servi du mouvement pour mêler à la foule des hommes armés ou disposer des engins explosifs le long de frontière.

Elle assure n'avoir fait que défendre les frontières, ses soldats et les civils contre une éventuelle infiltration de Palestiniens susceptibles de s'attaquer aux populations riveraines de l'enclave ou de prendre un otage.

Après la mort par balles des Palestiniens, Israël s'est retrouvé en butte aux condamnations et aux appels à une enquête indépendante.

Dans ce contexte, Salah al-Bardaouil, haut responsable du Hamas, a déclaré à une télévision palestinienne que 50 des 62 Palestiniens tués lundi mais aussi mardi appartenaient au mouvement islamiste.

La vérité "dévoilée"

"Cinquante des martyrs (des morts) étaient du Hamas, et 12 faisaient partie du reste de la population", a-t-il dit, interrogé sur les critiques selon lesquelles le Hamas tirait profit de la mobilisation. "Comment le Hamas pourrait-il récolter les fruits (du mouvement) alors qu'il a payé un prix aussi élevé", a-t-il demandé.

Il n'a pas fourni de détails sur l'appartenance de ces Palestiniens à la branche armée ou politique du Hamas, ni sur les circonstances dans lesquelles ils avaient été tués.

Salah al-Bardaouil "dévoile la vérité", a tweeté un porte-parole du gouvernement israélien, Ofir Gendelman, "ce n'était pas une manifestation pacifique, mais une opération du Hamas".

"Nous avons les mêmes chiffres", a lancé de son côté le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avertissant que son pays continuerait "à se défendre par tous les moyens nécessaires".

Un porte-parole du Hamas, Fawzy Barhoum, et un autre haut responsable, Bassem Naim, se sont gardés de confirmer les informations de M. Bardaouil. Le Hamas paie les funérailles de tous, "qu'ils soient membres ou supporters du Hamas, ou pas", a dit M. Barhoum.

Il est "naturel de voir de nombreux membres ou supporters du Hamas" à une telle manifestation, a dit M. Naim, en faisant référence à la forte présence du Hamas dans toutes les couches de la société. Ceux qui ont été tués "participaient pacifiquement" au mouvement, a-t-il assuré.

Sur la chaîne de télévision Al-Jazeera, l'homme fort du Hamas, Yahya Sinouar, a prévenu: "si le blocus (israélien à Gaza) continue, nous n'hésiterons pas à recourir à la résistance militaire".

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