Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« La complaisance envers des propos antisémites n’est pas une première pour Nétanyahou »

Le 14 mai, lors de l’inauguration de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, Nétanyahou a reçu deux prêcheurs évangéliques américains controversés, relève dans sa chronique, Christophe Ayad, chef du service international du « Monde ».

Publié le 24 mai 2018 à 11h24, modifié le 24 mai 2018 à 13h54 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Chronique. Ce lundi 14 mai, qui a vu, le même jour et au même moment, l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem et la tuerie d’une soixantaine de civils palestiniens dans la bande de Gaza par l’armée israélienne, a été tellement irréel et riche en émotions contradictoires que le détail suivant avait échappé à la plupart des commentateurs français, sauf à la sagacité de l’historien Jean-Pierre Filiu, qui tient un blog sur Lemonde.fr. Le pasteur évangélique Robert Jeffress, de l’Eglise baptiste de Dallas, qui a prononcé la prière inaugurale de la toute nouvelle enceinte diplomatique américaine, avait déclaré en 2010 que les juifs « ne sauraient être sauvés en tant que juifs ».

L’autre pasteur évangélique missionné par Donald Trump à la cérémonie du 14 mai, le révérend John C. Hagee, fondateur des Chrétiens unis pour Israël et télé-évangéliste célèbre installé à San Antonio (Texas), avait déclaré pour sa part à la fin des années 1990 qu’Hitler et la Shoah faisaient partie d’un plan divin « pour que les juifs retournent sur la terre d’Israël ». Les évangéliques considèrent en effet que, lorsque le second temple sera reconstruit et les juifs rassemblés en Israël, le retour du Messie et la fin des temps pourront enfin survenir. Evidemment, pour le révérend Hagee, ce jour-là, les juifs tomberont en larmes et reconnaîtront enfin Jésus-Christ comme leur sauveur…

Ce fond d’antisémitisme – le peuple juif, non content d’être déicide, est dans l’erreur pour ne pas avoir reconnu le vrai Messie – ne pose aucun problème au premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui a accueilli chaleureusement les deux émissaires du président Trump. C’est que, désormais, quelles que soient leurs motivations, les chrétiens évangéliques forment aux Etats-Unis le meilleur soutien d’Israël, bien plus que la communauté juive, divisée entre libéraux et orthodoxes et numériquement beaucoup plus faible.

Réel malaise en Israël

Une telle complaisance envers des propos, voire une idéologie, antisémites n’est pas une première pour Nétanyahou, mais ces derniers temps, le phénomène est devenu plus flagrant, au point de susciter un réel malaise en Israël ainsi que dans la diaspora juive.

En juillet 2017, le premier ministre a rendu visite à Viktor Orban, son homologue hongrois, dont les diatribes contre le milliardaire juif américain d’origine hongroise George Soros, philanthrope et promoteur de valeurs libérales, ont des relents de plus en plus antisémites.

Il vous reste 58.3% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.