Pas facile d’être reine de beauté en Irak et, en plus, de faire un selfie avec Miss Israël
- Publié le 15-06-2018 à 08h47
Elle est née à Bagdad le 4 février 1990, travailla pour l’armée américaine en Irak à l’âge de 19 ans, est chanteuse et vit désormais aux Etats-Unis, sur la côte californienne, où elle bénéficie de la double nationalité.
Rien d’exceptionnel, sauf que Sarah Idan est devenue Miss Irak en 2017 et qu’elle a accepté, en marge de la compétition de miss Univers en novembre dernier à Las Vegas, de poser en selfie avec sa collègue d’Israël, Adar Gandelsman. Le tout en souhaitant qu’il y aurait "un jour la paix entre les deux religions" juive et musulmane.
Cette photo partagée sur Instagram l’a subitement propulsée sous les fourches caudines des réseaux sociaux, entraînant louanges et insultes. On l’avait oubliée jusqu’à ce qu’elle réapparaisse cette semaine à Jérusalem lors d’un congrès de l’American Jewish Committee Global Forum et retrouve sa comparse israélienne. A cette occasion, elle a appelé à "moins de sang et plus d’amitié" entre Palestiniens et Israéliens, insistant sur le fait que la paix se construit sur des compromis et non en soulignant constamment les désaccords. Mais elle n’a pas pu s’empêcher, lors d’une interview sur la chaîne israélienne i24, de déclarer à propos du Hamas : "J’ai vécu en Irak. Je connais ces gens. Ils s’en fichent de mourir ou de vivre. Tout ce qu’ils veulent, c’est mourir."
Non seulement l’Irak ne reconnaît pas Israël, mais son lobby religieux conservateur a jusqu’ici réussi à bloquer la participation de femmes aux concours de Miss. Une Irakienne kurde fut élue à Bagdad en 2015. Toutefois, Shaymaa Qasim reçut à l’époque des menaces de mort.