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A Toulouse, ouverture d’une enquête après le prêche d’un imam

Mohamed Tatai est soupçonné d’avoir tenu des propos antisémites dans une vidéo diffusée sur YouTube.

Par  (Toulouse, correspondance)

Publié le 30 juin 2018 à 10h30, modifié le 30 juin 2018 à 15h32

Temps de Lecture 2 min.

Mohamed Tatai, l’imam de la toute nouvelle grande mosquée de Toulouse, a-t-il prononcé des propos antisémites dans une vidéo ? C’est ce qu’affirme l’institut Memri – un observatoire des médias du Moyen-Orient – sur son site Internet, en y diffusant une vidéo YouTube qui daterait de décembre 2017. Dans celle-ci, l’imam franco-algérien qui officie dans le quartier d’Empalot depuis plus de trente ans citerait un hadith (tradition islamique relative aux actes et aux paroles de Mahomet) antisémite.

Le prêche, prononcé en arabe comme toujours par cet imam, évoquerait notamment, selon Memri, « les juifs qui se cacheront derrière les pierres et les arbres, et les pierres et les arbres diront : Ô musulman, ô serviteur d’Allah, il y a un juif qui se cache derrière moi, viens le tuer ».

Le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a été interpellé mercredi 27 juin par le directeur de la publication du site Internet Lemondejuif.info, Yohann Taïeb. Il a averti le préfet, et l’Union des étudiants juifs de France a porté plainte pour incitation à la haine, tout comme la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme.

Le procureur de Toulouse a annoncé, vendredi, avoir confié une enquête au service régional de police judiciaire pour des « faits susceptibles de constituer une incitation à la haine ». Le SRPJ sera « chargé de vérifier le contenu et les modalités de cette diffusion. Les propos relayés seront donc traduits dans ce cadre judiciaire par un interprète assermenté », a précisé le parquet.

« Inutile de se précipiter »

L’affaire intervient une semaine après l’inauguration, le 23 juin, en présence de tous les responsables religieux et politiques de la région Occitanie, de la grande mosquée de Toulouse. Un projet porté par l’association Cercle du dialogue civilisationnel, présidée par l’imam Mohamed Tatai. Avec une capacité d’accueil de 3 000 fidèles, elle est la plus grande de la ville avec trois salles de prière dont une réservée aux femmes, une école où seront enseignés le Coran et l’arabe, la religion et les sciences islamiques. Le montant total des travaux, qui avaient débuté en 2005, s’élève à près de 6 millions d’euros.

Ancien imam à la Grande Mosquée de Paris, Mohamed Tatai, qui prêchait jusqu’alors dans un petit local situé au pied des barres d’immeubles du quartier, mais aussi dans la rue face à l’affluence des prières du vendredi, est considéré comme « non radicalisé ». Dans un entretien paru dans La Dépêche du Midi juste avant l’inauguration de la mosquée, il se revendiquait d’un islam « indépendant face aux Etats, ouvert et tolérant ».

A Toulouse, où l’on dénombre environ 40 000 musulmans pratiquants, une autre mosquée devrait voir le jour prochainement dans le quartier du Mirail, portée par une autre association et pouvant accueillir 3 700 personnes.

Mauvaise traduction, manipulation ? Plusieurs personnalités, notamment Franck Touboul, le président toulousain du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), veulent rester prudentes. « Inutile de se précipiter pour jeter aux chiens et à l’opinion publique un imam présent à Toulouse depuis longtemps », a-t-il déclaré. L’imam Tatai a été convoqué « lundi matin à la Grande Mosquée de Paris où il devra fournir des explications au recteur Dalil Boubakeur sur l’utilisation de ce hadith », a indiqué à l’AFP un responsable de ce lieu de culte, Slimane Nadour.

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