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L’offensive contre les rebelles du sud de la Syrie place la Jordanie et Israël sous pression

Le royaume hachémite et l’Etat hébreu refusent d’ouvrir leur frontière aux dizaines de milliers de civils qui fuient les bombardements de Damas et Moscou.

Par  (Beyrouth, correspondant) et  (JĂ©rusalem, correspondant)

Publié le 30 juin 2018 à 10h34, modifié le 30 juin 2018 à 10h34

Temps de Lecture 4 min.

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Des Syriens de la province de Deraa arrivent près du plateau du Golan, à Quneitra, occupé par les Israéliens.

En voiture, en camion, Ă  moto, en tracteur ou mĂŞme Ă  pied : qu’importe le moyen. Pour les habitants de la rĂ©gion rebelle de Deraa, dans le sud-ouest de la Syrie, soumise Ă  une violente offensive des forces progouvernementales, l’urgence est de fuir. Les bombardements, qui, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, ont causĂ© une centaine de morts en dix jours, ont jetĂ© sur les routes des dizaines de milliers de personnes.

Le régime syrien est déterminé, avec l’aide de son allié russe, à reprendre le contrôle de la zone de Deraa, qui forme avec la poche d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, les deux derniers bastions de l’insurrection anti-Assad. La majorité des déplacés se massent à proximité de la frontière jordanienne ou du plateau du Golan, dont une partie est annexée par Israël, dans l’espoir d’échapper aux violences. Cet exode met sous pression ces deux pays voisins de la Syrie, qui refusent d’ouvrir leur frontière, au risque de déclencher une nouvelle catastrophe humanitaire.

« J’ai traversĂ© la campagne au nord-est de Deraa et je n’ai vu que des villages fantĂ´mes, marquĂ©s de destructions, raconte Mahmoud, ingĂ©nieur pour une ONG humanitaire. L’attaque du rĂ©gime a Ă©tĂ© d’une magnitude jamais vue jusque-lĂ  dans le sud de la Syrie. Il y a eu des centaines de frappes en quelques jours. Les villageois et les combattants ont souvent fui en mĂŞme temps. Â»

Peur d’une nouvelle hécatombe

Comme Ă  Alep et dans la Ghouta orientale (banlieue de Damas), deux autres places fortes de la rĂ©bellion, reconquises respectivement en dĂ©cembre 2016 et en avril de cette annĂ©e, Damas et Moscou concentrent leurs coups sur les infrastructures civiles. Selon le bureau humanitaire des Nations unies, la plupart des Ă©tablissements mĂ©dicaux ont cessĂ© de fonctionner, soit parce qu’ils ont Ă©tĂ© bombardĂ©s, soit parce qu’ils redoutent de l’être. A Kerak et Maliha, deux bourgades agricoles des environs de Deraa, près de la moitiĂ© des habitations ont Ă©tĂ© dĂ©truites ou endommagĂ©es par des frappes.

La rĂ©gion Ă©tant rurale, avec un habitat très dispersĂ©, les bombardements, bien qu’intensifs, sont pour l’instant moins meurtriers que dans la Ghouta, un terrain pĂ©riurbain, oĂą près de 1 600 personnes ont pĂ©ri en huit semaines de combats. La peur d’une nouvelle hĂ©catombe occupe cependant tous les esprits. Jeudi 28 juin, après que 17 personnes dont 5 enfants, qui s’étaient rĂ©fugiĂ©s dans le sous-sol d’une maison, ont pĂ©ri dans un raid aĂ©rien visant la localitĂ© d’Al-Mseifra, Ă  l’est de Deraa, des milliers d’autres familles ont pris la fuite.

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