Meurtre d'une femme juive en France: le suspect pas conscient de ses actes

AFP
Meurtre antisémite de Sarah Halimi: le suspect n'était pas conscient de ses actes, nouvelle expertise demandée
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Une deuxième expertise psychiatrique de Kobili Traoré, l'homme soupçonné du meurtre de Sarah Halimi, une sexagénaire juive, à Paris en 2017, a conclu qu'il n'était pas conscient de ses actes au moment des faits et une nouvelle expertise a été demandée par la juge, ont annoncé mercredi des avocats des parties civiles.

"Cette deuxième expertise, qui n'avait même pas été demandée par la défense, contredit entièrement le premier rapport judiciaire", a déploré auprès de l'AFP Me Gilles-William Goldnadel, avocat de la belle-soeur de Sarah Halimi.

Me Caroline Toby, avocate aux côtés de Me Francis Szpiner des trois enfants de la victime, a pour sa part indiqué à l'AFP que le magistrat instructeur avait ordonné que soit réalisée une troisième expertise.

Ce meurtre, aux circonstances d'abord confuses pour les enquêteurs, avait au fil des semaines suscité une vive émotion dans la communauté juive et au-delà.

Fin février, après une nouvelle audition de Kobili Traoré, la juge avait finalement retenu le caractère antisémite du crime, après un long bras de fer judiciaire.

Les parties civiles étaient reçues mercredi matin par les juges d'instruction et c'est au cours de ce rendez-vous que la deuxième expertise leur a été notifiée.

En concluant à l'abolition du discernement du suspect, elle va à l'encontre du premier rapport d'expertise psychiatrique du Dr Daniel Zagury.

Selon ce dernier, dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, Kobili Traoré a été pris d'une "bouffée délirante aiguë", liée à une forte consommation récente de cannabis, qui a altéré le discernement du jeune homme sans pour autant l'abolir, ce qui signifierait la fin des poursuites judiciaires.

Cette nuit-là, Kobili Traoré, 28 ans, s'était introduit chez sa voisine de 65 ans Lucie Attal -aussi appelée Sarah Halimi- au troisième étage d'une HLM du quartier populaire de Belleville. Aux cris d'"Allah Akbar", entrecoupés d'insultes et de versets du Coran, ce jeune musulman l'avait rouée de coups sur le balcon, avant de la précipiter dans la cour.

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