VOTELe Parlement israélien adopte une loi jugée raciste par l'opposition

Israël: Le pays se définit comme l'«Etat-nation du peuple juif» après l'adoption d'une loi controversée

VOTELa loi adoptée ce jeudi par le Parlement définit notamment l'hébreu comme seule langue officielle, et qualifie les colonies d'«intérêt national»...
Les députés arabo-israéliens à la suite du vote sur le statut de l'Etat-hébreu, le 19 juillet 2018.
Les députés arabo-israéliens à la suite du vote sur le statut de l'Etat-hébreu, le 19 juillet 2018. - Marc Israel Sellem / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une loi très controversée vient d’être adoptée par le Parlement en Israël. Le texte définit le pays comme l’Etat-nation du peuple juif et élimine la langue arabe des langues officielles. Malgré les accusations de « racisme » de l’opposition, elle a été adoptée à 62 voix contre 55.

La loi entre dans la catégorie des lois fondamentales qui font office de constitution en Israël. Elle définit « l’Etat d’Israël comme l’Etat national du peuple juif où celui-ci applique son droit naturel, culturel, religieux, historique ainsi que son droit à l’autodétermination ». L’hébreu est désormais officiellement la seule langue officielle d’Israël, alors que l’arabe avait auparavant un statut identique.

Des endroits réservés aux juifs

Il déclare que les « implantations juives [sur le territoire israélien] relèvent de l’intérêt national » et proclame que Jérusalem est la capitale d’Israël, y compris la partie orientale de la ville annexée. L’article le plus controversé, qui évoquait la possibilité de créer des localités exclusivement réservées aux juifs, excluant les citoyens arabes israéliens, a en revanche été amendé.

Cet article avait suscité une vague de critiques, notamment du président Reuven Rivlin, du procureur général Avishai Mandelblit et de la délégation de l’Union européenne en Israël en raison de son caractère jugé discriminatoire. La nouvelle formule, plus vague, a toutefois été également dénoncée avec force par l’opposition, notamment le député arabe Ayman Odeh, qui a brandi durant le débat un drapeau noir à la tribune pour marquer « la mort de notre démocratie ».

Victimes de discriminations

Un autre député arabe, Youssef Jabareen, a affirmé que cette loi encourageait « non seulement la discrimination, mais aussi le racisme, elle va perpétuer le statut d’infériorité des Arabes en Israël », l’Etat hébreu agissant comme « un mouvement juif et colonial, qui poursuit la judéisation de la terre et continue à voler les droits de ses propriétaires ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou s’est lui félicité du vote. « C’est un moment décisif dans l’histoire de l’Etat d’Israël qui inscrit dans le marbre notre langue, notre hymne et notre drapeau », a-t-il proclamé. Les Arabes israéliens, descendants des Palestiniens présents lors de la création de l’Etat d’Israël en 1948, représentent 17,5 % de la population israélienne très majoritairement juive et se disent victimes de discriminations.

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