ISRAËLDébat sur la loi «Etat-nation du peuple juif» dénoncée par les Druzes

Israël: La loi «Etat-nation du peuple juif» qui divise Druzes et Juifs est débattue aujourd’hui au Parlement

ISRAËLLe parlement israélien débat ce mercredi de la loi qui définit Israël comme le « foyer national du peuple juif ». Cette-ci est jugée discriminatoire par la communauté arabe, l’opposition mais aussi les Druzes…
Des milliers de membres de la minorité druze israélienne et leurs partisans juifs, manifestent sur la place centrale de Tel Aviv samedi 4 août contre la nouvelle loi qui définit Israël comme
Des milliers de membres de la minorité druze israélienne et leurs partisans juifs, manifestent sur la place centrale de Tel Aviv samedi 4 août contre la nouvelle loi qui définit Israël comme  - Sebastian Scheiner/AP/SIPA
Marie De Fournas

M.d.F.

Tensions entre le gouvernement israélien et les Druzes. Le parlement israélien doit débattre ce mercredi de la loi définissant Israël comme le « foyer national du peuple juif ». Cette dernière est jugée discriminatoire par l’opposition qui estime qu’elle est une atteinte « aux valeurs de démocratie et d’égalité ».

Samedi dernier, une foule de 50.000 personnes composée de Druzes israéliens et leurs sympathisants avaient manifesté samedi à Tel-Aviv contre cette loi controversée votée le 19 juillet dernier. Ces derniers affirment qu’elle fait d’eux des citoyens de seconde classe.

130.000 Druzes en Israël

« Malgré notre loyauté illimitée à l’Etat, celui-ci ne nous considère pas comme des citoyens égaux », avait affirmé le chef spirituel de la communauté druze, cheikh Mouafak Tarif, dans un discours lors de cette manifestation. La communauté druze représente 130.000 personnes en Israël. Cette minorité parle l’arabe, professe une foi issue d’un islam très hétérodoxe, effectue un service militaire obligatoire et sert dans l’armée israélienne, contrairement aux Arabes israéliens. Les Druzes sont historiquement des alliés de taille du gouvernement israélien.

Au lendemain de la grande manifestation samedi dernier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait pris la parole pour défendre la loi. « La loi Etat-nation empêche, par exemple, l’exploitation de la clause de regroupement familial, qui a permis à de nombreux, nombreux Palestiniens d’être absorbés par le pays […] Elle nous permettra aussi de bloquer l’entrée future des travailleurs immigrés. »

Trahison

Une trahison pour les Druzes. « Avant on le ressentait un peu, mais après ce que Netanyahou a fait, on le ressent à 100 %. On est des citoyens de second zone, affirme auprès de Franceinfo Ameer, soldat durant la seconde intifada. Si un Palestinien attrape un Juif et un Druze, il tuera le Druze. Il ne tuera pas le Juif, parce qu’ils nous haïssent car on parle arabe. »

Au sein du parlement qui doit débattre de la loi ce mercredi, quatre députés sont Druzes. Parmi eux, Amal Nasser el-Din, engagé au côté du parti du Premier ministre, voudrait une loi qui protège les Druzes « parce qu’ils étaient aux côtés des Juifs avant même la création de l’État d’Israël », rapporte Franceinfo. Si l’élu soutient des lois « qui renforcent le caractère juif de l’État », il souhaiterait que la loi « protège » les Druzes.

Les tensions entre les Druzes et l’Etat d’Israël ne sont pas nouvelles. Si la loyauté envers l’État où vit la communauté est un précepte à suivre dans la tradition druze, de plus en plus d’entre eux s’identifiant d’avantage aux Palestiniens qu’aux Israéliens, refusent de servir l’armée israélienne.

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