Publicité

Repaire de l'extrême droite, le réseau social Gab ferme après la tuerie de Pittsburgh

Logo du réseau social Gab.com Gab.com

Utilisée par l'auteur de la tuerie de Pittsburgh pour y publier ses messages antisémites, la plateforme se dit contrainte de fermer au moins temporairement après les départs de ses principaux partenaires techniques et financiers.

Il a fallu que le pire arrive pour que les principaux partenaires de Gab décident de lâcher pour de bon le réseau social. Outre GoDaddy, hébergeur du nom de domaine de Gab, Joylent, fournisseur d'accès à Internet, Paypal et Stripe (des entreprises de paiement en ligne) ont décidé de mettre fin à leurs partenariats avec Gab, obligeant le réseau social à fermer temporairement. Le directeur technique de la plateforme, Ekrem Büyükkaya, a aussi annoncé sa démission.

Ces multiples départs font suite aux révélations des autorités américaines concernant l'identité de l'auteur de la tuerie antisémite de Pittsburgh. Robert Bowers était membre du réseau social Gab et y postait régulièrement des messages à caractère antisémite. Une capture d'écran, révélée par des membres du groupe SITE (dont le but est de surveiller les mouvements extrémistes) montre que le tireur avait affiché un message explicite dans sa biographie sur le réseau social: «Les Juifs sont les enfants de Satan».

«Espace numérique protégé pour l'extrême droite»

«Gab va probablement être hors service pendant des semaines à cause de cela» écrit le réseau social sur son compte Twitter. «Nous continuerons à nous battre pour la liberté d'expression et la liberté individuelle en ligne pour tous» peut-on également lire sur le site de Gab. Depuis son lancement en 2016, Gab traîne derrière lui une réputation de «repaire de l'extrême droite». Sa devise: «Tous bienvenus pour s'exprimer librement» lui a permis d'attirer des personnalités bannies d'autres réseaux sociaux, notamment des membres influents de «l'alt-right» américaine tels qu'Alex Jones, qui profitent d'une quasi-absence de modération. Le quotidien américain New York Times qualifie même Gab d' «espace numérique protégé pour l'extrême droite».

Sorte de plateforme hybride entre Reddit et Twitter revendiquant 300.000 utilisateurs à travers le monde, Gab avait été lancé par Andrew Torba, entrepreneur qui se revendiquait de son propre chef «chrétien conservateur». Dans un article du Washington Post en novembre 2016, il avait d'ailleurs affirmé avoir eu l'idée de Gab après avoir constaté ce qu'il considérait comme une modération politique orientée de la part de Facebook: «J'ai pensé qu'il était temps qu'un leader conservateur se porte volontaire pour fournir une plateforme sur laquelle n'importe qui pourrait venir et parler librement, sans craindre la censure» expliquait-il alors.

Déjà banni par Apple et Google

En juin dernier, Apple et Google avaient déjà banni l'application du réseau social de leur magasin en ligne. Motif? Les nombreux messages publiés sur Gab allant à l'encontre de leurs règles internes concernant la diffusion des discours de haine. En août, c'est Microsoft qui avait menacé de rompre le contrat entre Gab et son service de cloud Azure pour les mêmes motifs. Microsoft avait à l'époque demandé la suppression de plusieurs messages antisémites pour lesquels une plainte avait été déposée. Les messages en question avaient finalement été supprimés. Microsoft a fini par rompre le contrat en septembre.

De leur côté, les comptes Facebook et Twitter du réseau social sont restés actifs. Gab profite même de ces derniers pour tenir informer ses utilisateurs. Ce lundi, la plateforme a fait savoir qu'elle était à la recherche d'un nouvel hébergeur pour remettre en ligne son site web.

Gab a enfin déclaré qu'il «désavouait avec véhémence toute forme de violence» et qu'il collaborait avec le FBI dans l'affaire concernant la tuerie de Pittsburgh. Il n'a, cependant, annoncé aucun changement dans sa politique de modération.

Repaire de l'extrême droite, le réseau social Gab ferme après la tuerie de Pittsburgh

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
8 commentaires
  • Pluriel59

    le

    Le tueur a également publié ses messages haineux sur Facebook et Twitter... Là on ne fait rien ?

  • J.C. Blanc

    le

    Une abomination qui doit être combattue avec force.

À lire aussi