INTERVIEW«Petit Miami», «Zidane local», «Habibou», Cissokho raconte sa vie en Israël

FC Nantes-Angers: «Petit Miami», «Zidane local», «Habibou»... Cissokho raconte sa vie en Israël

INTERVIEWL'ancien défenseur de Nantes et Angers, âgé de 33 ans, vient de s'engager avec le club israëlien du Maccabi Petah Tikva...
Le défenseur Issa Cissokho.
Le défenseur Issa Cissokho. - CHARLY TRIBALLEAU / AFP
David Phelippeau

David Phelippeau

L'essentiel

  • Le FC Nantes accueille Angers SCO samedi soir à la Beaujoire, une belle occasion de prendre des nouvelles d'Issa Cissokho, ancien joueur des deux formations.
  • Le Sénégalais, âgé de 33 ans, joue en D1 israélienne.
  • Il savoure cette nouvelle vie après quatre mois de chômage.

Comme un poisson dans l’eau. Issa Cissokho aura une oreille attentive samedi soir au match entre le FCN et Angers (20h). Enfin, s’il n’a pas mieux à faire… Et pour cause, l’ancien Nantais (2010-2015) et Angevin (2017) s’épanouit dans sa nouvelle vie. Le 31 octobre dernier, il a signé un contrat jusqu’à la fin de la saison avec le Maccabi Petah Tikva (D1). Un club israélien qu’on lui avait proposé au cœur de l’été. Cissokho, âgé de 33 ans, avait préféré patienter en croisant les doigts pour que des clubs de L1 ou L2 se manifestent. En vain. « J’ai fini par accepter cette offre d’Israël pour pouvoir poursuivre mon métier et mon rêve d’être footballeur. » Aujourd’hui, il ne regrette rien. Et à le lire, on le comprend mieux.

Quand on vous propose un club israélien, vous vous dites quoi ?

On pense évidemment aux problèmes politiques [israélo-palestinien] et tout ce qu’on peut lire dans la presse, mais une fois, qu’on arrive là-bas, et notamment à Tel Aviv [Petah Tikva est situé en banlieue], on est grave surpris. C’est ultra-chic, moderne. Je ne m’attendais pas à ça. Il y a des buildings de partout. Des plages exceptionnelles. C’est cosmopolite. Comme l’impression d’être aux Etats-Unis, à Miami.

Et sportivement, ça donne quoi ?

Le club [6e sur 14 à ce jour] a envie de jouer les premiers rôles et est ambitieux. Pourquoi pas l’Europe ? A mon sens, c’est un projet plus grand et plus intéressant que de jouer la montée en L2 avec un club de National comme on a pu me proposer.

Comment vous définiriez le niveau du foot là-bas ?

J’ai joué deux matchs en tant que titulaire. Cela s’est bien passé. Le championnat est d’un niveau correct. Il y a moins d’intensité et de duels qu’en L1. C’est moins physique. Je joue avec l’ancien Rennais Habib Habibou et l’ancien Troyen Johan Martial. Il y a aussi Benayoum, l’ancien de Liverpool. Il a 38 ans. C’est la grande star du pays. C’est une icône. Je joue avec le Zidane local. On ne s’entraîne que le matin. 9h 30 au centre d’entraînement, 11h 30 sur le terrain.

Jamais l’après-midi ?

Il fait trop chaud… Aujourd’hui, il a fait 25 °C. Quand il pleut, je suis presque content, mais la pluie ne dure pas bien longtemps. La qualité de vie est vraiment exceptionnelle. Tel Aviv, c’est une ville qui ne dort jamais. C’est 24h/24h qu’il se passe des choses. C’est un petit Miami. L’autre jour, j’ai loué un skate-board électrique pour me promener en bord de plage. J’en ai vu des pays, mais celui-là, c’est l’un des meilleurs.

N’y a-t-il pas un risque de trop en profiter ?

Franchement, moi, ça va, je suis à un âge où je sais ce que je dois faire et ne pas faire. Plus jeune, j’aurais eu du mal à me concentrer sur le foot ici. Un joueur de 24 ou 25 ans, sans famille et célibataire, ouh c’est chaud. C’est pour cela que ce club fait généralement des contrats assez courts… Un an maximum. Moi, j’espère sincèrement y rester quelques années. Ma femme et ma fille se plairont ici [elles ne l’ont pas encore rejoint], c’est sûr. Je me suis mis à l’anglais, je l’apprends en ce moment. Il était temps à 33 ans de se lancer dans cette langue. C’est maintenant que je me dis que j’aurais dû tout donner à l’école (rires).

Vous semblez heureux comme jamais…

Je suis arrivé très tard dans le foot pro [il a découvert la L1 à 28 ans seulement]. Tout ce que Dieu me donne, je le prends avec plaisir. Je viens de faire 4 mois de chômage [Amiens ne l’a pas conservé en mai dernier]. J’ai vu mes vrais amis dans ces moments. Quand tu es en haut, tout le monde est là. Quand tu es en difficulté, c’est plus compliqué. C’est du bonheur d’être là. Du plaisir. Je suis tellement fier de rendre ma famille et mes amis fiers de moi.

Et qu’est ce qui vous surprend le plus ici ?

C’est fou comment les gens sont respectueux des piétons. En France, on t’écrase. Les gens sont courtois, souriants. Personne ne te dérange. Venez ici et vous ne voudrez plus en partir (rires)…

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