Après avoir promis de faire une annonce «spéciale», le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est servi lundi soir du journal télévisé à une heure de grande écoute pour affirmer qu'il avait été traité injustement par la justice dans le cadre d'une enquête pour corruption.
Le Premier ministre s'est plaint d'avoir «réclamé à deux reprises une confrontation» avec les témoins de l'État dans les affaires de corruption portées contre lui, mais s'est vu refuser cette demande. «Je voulais les regarder dans les yeux et leur montrer la vérité. J'ai demandé deux fois et j'ai été rejeté», a-t-il déclaré.
Cette intervention, au cours de laquelle M.Netanyahu a continué à se plaindre de son traitement par les forces de l'ordre et les médias, ont suscité les commentaires de journalistes et d'autres téléspectateurs sur Twitter qui s'attendaient à quelque chose d'un peu plus… dramatique, justement.
A tense Netanyahu is standing in front of his nation on prime time and claiming to be a victim who was denied his demand for a confrontation with his accusers-- love streamed, if need be. "Even a prime minister has the right to due process."
— Noga Tarnopolsky (@NTarnopolsky) 7 января 2019 г.
Sad, tbh.
«Netanyahu se tient devant son pays aux heures de grande écoute et prétend être une victime dont la demande a été rejetée d'une confrontation avec ses accusateurs […]. "Même un Premier ministre a le droit à une procédure régulière". Triste, pour être honnête.»
So Netanyahu's dramatic statement is to complain he is being treated unfairly by law enforcement. Clever effort to capture campaign momentum, shore up his base, sow more criticism among the far right-religious about the non-religious legal system. Will it work? https://t.co/cM76DoLmal
— Brent E. Sasley (@besasley) 7 января 2019 г.
«La déclaration dramatique de Netanyahu consiste à se plaindre d'être traité injustement par la justice. Un effort intelligent pour capter l'élan de la campagne électorale, consolider sa base, semer plus de critiques parmi les religieux d'extrême droite au sujet du système juridique laïque. Est-ce que ça marchera?»
— 🇮🇱 Avi Sabzerou 🇮🇱 (@AviSabz) 7 января 2019 г.
«Ennuyeux!», a écrit un autre internaute.
La chaîne de télévision israélienne Channel 10 a même décidé d'interrompre cette intervention supposément sérieuse lorsqu'il est devenu évident que ce ne serait pas aussi sensationnel que prévu.
Après ses commentaires, la cheffe de l'opposition israélienne, Shelly Yachimovich, a déclaré que Netanyahu s'était engagé dans un «discours électoral cynique et pathétique» de quelqu'un qui «essayait de toutes ses forces d'échapper à la loi».
Cette déclaration a toutefois été défendue par certains des alliés de Netanyahu. Nava Boker, membre du parti Likoud, a constaté de la «partialité» vis-à-vis du Premier ministre, tout en déclarant que rien ne justifiait le refus de confronter les témoins. Le ministre de la Culture, Miri Regev, a déclaré que les enquêteurs «ne veulent pas vraiment trouver la vérité, mais s'en tiennent à une version qui leur convient», tout en déclarant que Netanyahu était «innocent».
Netanyahu a nié les accusations à plusieurs reprises.