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En pleine recrudescence des actes antisémites, Phillipe remet le prix Halimi

Édouard Philippe a remis mardi le prix Ilan Halimi contre le racisme et l'antisémitisme
CHARLES PLATIAU/AFP

LE SCAN POLITIQUE - Édouard Philippe a décerné mardi soir à Matignon le prix Ilan Halimi contre l'antisémitisme à une quinzaine de jeunes et leurs professeurs.

Après l'annonce en début de semaine d'une forte recrudescence des actes antisémites en 2018 (+74%), la découverte d'inscriptions antisémites et de croix gammées en marge des manifestations de «gilets jaunes» samedi, notamment sur une oeuvre en hommage à Simone Veil, le discours d'Édouard Philippe mardi soir a pris nécessairement un écho particulier. Remettant le prix Ilan Halimi contre le racisme et l'antisémitisme, quelques heures après la découverte de deux arbres sciés alors qu'ils avaient été plantés en hommage au jeune homme tué par «le gang des Barbares» en 2006, le premier ministre a récompensé cinq projets de collégiens.

En présence de la mère d'Ilan Halimi, Ruth Halimi, et de plusieurs ministres, Édouard Philippe a clairement exprimé «une forme de rage au ventre» et «un cœur assez lourd» après ces derniers jours.

«Nous prenons des coups quand on vomit sur la mémoire de Ilan Halimi»

«Je ne me départis pas de mon optimisme et de ma foi dans l'humanité, a entamé le premier ministre. Mais le boxeur que je suis sait dire quand il a pris un coup et quand il a pris un coup qui marque. Et, mesdames et messieurs, nous prenons des coups. Nous prenons des coups quand on vomit sur la mémoire d'Ilan Halimi. Nous prenons des coups quand sont tracées des croix gammées sur le visage de Simone Veil. Nous prenons des coups quand les agressions se multiplient contre les personnes et les biens en raison de ce qu'ils sont. Nous prenons des coups quand, reprenant l'idéologie et la phraséologie nazie, on trace à la peinture jaune sur des vitrines la mention “Juden”», a-t-il détaillé à la tribune.

«Le combat éternel, c'est celui de l'éducation»

«J'espère que des décisions adéquates vont être prises pour endiguer ce mal, a réagi Ruth Halimi. Je voudrais remercier ces jeunes qui sont le futur de la France et vont donner un espoir, parce que pour l'instant ce n'est pas très fort». La mère d'Ilan Halimi a toutefois tenu à remercier le premier ministre d'avoir fait de ce prix, créé par Jérôme Guedj quatre ans plus tôt, un prix national.

La lutte contre l'antisémitisme et le racisme, «c'est un combat d'attrition, c'est un combat dans le temps, c'est un combat d'endurance», a insisté Édouard Philippe, mettant en avant la nécessité du «souvenir», de la «formation» et de «l'éducation». Et de marteler: «Le combat éternel, c'est celui de l'éducation».

«Certains débutent ce combat», a-t-il souligné en allusion aux collégiens présents dans la salle. «Et nous allons le gagner», a-t-il appuyé. Quelques heures plus tôt, la classe politique avait dénoncé, unanimement, la recrudescence des actes antisémites.

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