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Iran: les gardiens de la révolution lourdement frappés

Des Iraniens portent le cercueil d'un membre des Gardes de la Révolution, tués lors d'un attentat à la voiture piégée à l'aéroport d'Ispahan. TASNIM NEWS AGENCY/REUTERS

Un attentat suicide a tué 27 pasdarans dans la province troublée du Sistan-Balouchistan, dans le sud-est du pays. Téhéran accuse les États-Unis, Israël, et les monarchies sunnites du Golfe.

Hasard du calendrier? L'attentat-suicide qui a tué 27 gardiens de la révolution dans le sud-est de l'Iran s'est produit le jour du démarrage à Varsovie de la conférence à l'agenda anti-iranien, sponsorisée par les États-Unis, à laquelle ont participé Israël et les monarchies sunnites du Golfe, les plus farouches ennemis de la République islamique.

Pour le ministre des Affaires étrangères iranien, Javad Zarif, «ce n'est pas une coïncidence». Il l'a fait savoir dans un tweet. De son côté, Hassan Rohani, le président de la République, a clairement accusé «les États-Unis, les sionistes (Israël, NDLR) et certains pays pétroliers (de la région) qui financent» les terroristes, allusion à l'Arabie saoudite, l'ennemi juré de l'Iran.

Le groupe djihadiste Jaich al-Adl (Armée de la justice) a revendiqué l'attentat. Il a visé mercredi un bus des gardiens de la révolution qui circulait entre les villes de Khash et Zahedan, dans la province du Sistan-Balouchistan. Frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan, cette province est le théâtre d'accrochages meurtriers entre forces de l'ordre et séparatistes baloutches ou groupes djihadistes. Le Sistan-Balouchistan compte une large communauté de musulmans sunnites, d'ethnie baloutche, dans un pays à grande majorité chiite.

Aide logistique

Les pasdarans visés rentraient d'une patrouille à la frontière avec le Pakistan lorsqu'une voiture bourrée d'explosifs a explosé près de leur bus, selon les gardiens de la révolution. C'est l'attaque la plus meurtrière que cette unité d'élite iranienne a subie ces dernières années.

Pour tous les ennemis de l'Iran, frapper les pasdarans, c'est montrer que le régime qui vient de fêter ses 40 ans n'est pas aussi solide qu'il ne l'assure

Menaçant, Hassan Rohani a pressé les voisins de l'Iran d'assumer «leurs responsabilités» et de ne pas permettre aux «terroristes» d'utiliser leur territoire pour préparer des attaques contre l'Iran. «Si ces pays ne sont pas en mesure d'arrêter les terroristes, nous nous réservons le droit d'agir», a ajouté le président Rohani, tandis qu'un haut responsable des gardiens n'excluait pas des opérations de représailles hors des frontières de l'Iran. Les pasdarans accusent «des agences de renseignements de la domination mondiale et des sionistes de soutien» aux assaillants, en clair la CIA et le Mossad.

En septembre déjà, douze pasdarans avaient été tués dans une attaque menée par un commando armé contre un défilé militaire à Ahvaz, dans le sud-ouest de l'Iran. En représailles, une semaine plus tard, les gardiens de la révolution avaient mené une attaque de missiles et de drones contre des positions djihadistes en Syrie, et annoncé ensuite avoir éliminé lors d'une opération en Irak le cerveau de cet attentat. Pour tous les ennemis de l'Iran, frapper les pasdarans, c'est montrer que le régime qui vient de fêter ses 40 ans n'est pas aussi solide qu'il ne l'assure.

Le groupe Jaich al-Adl a été formé en 2012 par d'anciens membres d'une organisation sunnite extrémiste ayant mené jusqu'en 2010 une rébellion au Sistan-Balouchistan. Il était en perte de vitesse depuis quelques années. A-t-il bénéficié récemment d'une aide logistique des ennemis de l'Iran, depuis le territoire pakistanais, où il dispose de bases arrière? L'Iran n'en doute guère.

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18 commentaires
  • Josef Turner

    le

    Et la Pologne au sein de l’UE a quoi joue t’elle ?

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