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Pour Valls, «antisémitisme et antisionisme unissent l'extrême gauche et l'extrême droite»

Manuel Valls sur le plateau du «Talk Le Figaro», le 9 avril 2018. François BOUCHON/Le Figaro

LE SCAN POLITIQUE - Face aux actes anti-juifs, «il ne faut pas avoir peur d'interdire des manifestations, il ne faut pas avoir peur de dire la vérité sur nos banlieues», juge l'ancien premier ministre dans une interview au Point.

Manuel Valls veut affronter «cette peste d'Albert Camus» qu'on nomme antisémitisme. Aux prises avec les sorties de l'humoriste multi-condamné Dieudonné, ou avec la prise d'otages anti-juive du magasin Hyper Cacher, lors de son passage à Matignon, en 2015, l'ancien premier ministre met en garde, mercredi, dans les colonnes du Point : «La peste se répand partout en Europe».

Selon lui, les «gilets jaunes» «portent une revendication d'égalité et de justice à laquelle il faut être sensible.» «Mais ils charrient aussi une critique dangereuse de la démocratie représentative et une violence des mots et des actes qui est inacceptable. Au fond, ils ont ouvert complètement une boîte de Pandore, libérant ainsi toutes les énergies antisémites (extrême droite, extrême gauche, islamisme, relativisme...) de ce pays», nuance-t-il, au lendemain d'un rassemblement organisé dans une soixantaine de villes de France, à l'appel de 22 partis politiques, pour dire «Non, l'antisémitisme, ce n'est pas la France!».

«Antisémitisme et antisionisme unissent l'extrême gauche et l'extrême droite», tranche l'ancien premier ministre, qui explique avoir vu venir cette recrudescence des actes antisémites (+74% en 2018). «J'ai considéré que pendant trop longtemps Emmanuel Macron n'affrontait pas cette question de face avec la République et la laïcité comme étendards. Au sein de la majorité, il y avait les mêmes ambiguïtés que j'ai rencontrées par le passé au sein du PS», explique celui qui est aujourd'hui candidat à la mairie de Barcelone.

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«Gauches irréconciliables»

La lutte contre l'antisémitisme appelle des mesures fermes, insiste l'ancien premier ministre. «Il faut continuer (dans cette lutte), mais changer de braquet. Il ne faut pas avoir peur d'interdire des manifestations, il ne faut pas avoir peur de dire la vérité sur nos banlieues, il ne faut rien lâcher», dit-il, en invitant, sur ce sujet, à sortir du «débat traditionnel entre la droite et la gauche».

En rupture de ban avec les socialistes, dont il a divorcé en juin 2017, l'ancien premier ministre se dit «toujours de gauche», mais «(sa) famille politique» est désormais celle du «progressisme qu'(il) trouve à LREM ou chez Ciudadanos» (allié espagnol de LREM). «La gauche est en crise faute d'avoir apporté une réponse à la question identitaire», juge l'ancien maire d'Évry (Essonne). «J'entends dire que la gauche réfléchit, mais qu'est-ce que la gauche aujourd'hui? Jean-Luc Mélenchon, Danièle Obono, Aude Lancelin, Edwy Plenel, Thomas Guénolé… Pour moi, ce n'est pas la gauche réformiste et éclairée.» Pour Manuel Valls, «la gauche populiste européenne est souvent antisioniste. C'est pourquoi j'avais parlé des deux gauches irréconciliables», poursuit-il, en référence aux «positions irréconciliables à gauche», entre sa ligne politique et celle de Jean-Luc Mélenchon, qu'il avait évoquées en février 2016.

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185 commentaires
  • Jean Poulain

    le

    Soyez assez aimable pour nous épargner cet empaffé !

  • MARIE EGLANTINE

    le

    comme ancien maire de Trappes, il n'a jamais rien dénoncé !