L’exécutif du Congrès juif mondial qui s’est réuni à Genève a affirmé que l’antisémitisme ne constituait plus un problème prédominant pour le peuple juif. On ne peut pas dire pour autant que ce fléau ait disparu, puisque dans quarante-trois pays sur les cent dix-sept où l’on compte des communautés juives d’une certaine importance l’antisémitisme apparaît sous des formes diverses plus ou moins officielles, et que les juifs sont complètement exclus de deux pays : la Jordanie et l’Arabie Séoudite.
Bien que dans soixante-treize pays tout préjugé antijuif semble avoir disparu, deux grands pays d’Europe donnent encore de sérieuses inquiétudes sur ce plan. L’un est la France, où ces derniers mois des sentiments antisémites ont été exprimés à diverses reprises. Cependant dans son discours d’ouverture le président du Congrès juif mondial, le Dr Nahum Goldmann, semble penser qu’il s’agit là de faits passagers dus à une situation politique instable et fait confiance au général de Gaulle, qui, dit-il, ne permettra certainement pas que des tendances antisémites s’insèrent dans la régénération de la France à laquelle il aspire.
L’autre pays est l’Allemagne, où, malgré les efforts du (...)