DIPLOMATIEVIDEO. Les candidats de l'Islande à l'Eurovision font des remous en Israël

VIDEO. Eurovision: Hatari, le groupe BDSM islandais, fait des remous en Israël

DIPLOMATIELes représentant de l'Islande à l'Eurovision 2019, qui se déroulera en mai à Tel-Aviv, se sont ouvertement exprimés contre la politique de l'Etat hébreu
Le groupe Hatari, représentant de l'Islande à l'Eurovision 2019.
Le groupe Hatari, représentant de l'Islande à l'Eurovision 2019. - RUV
Fabien Randanne

Fabien Randanne

Hatari ne passe pas inaperçu. Le trio, élu par les téléspectateurs islandais début mars pour représenter l’Islande à l’Eurovision 2019 avec Hatrid Mun Sigra (« La haine l’emportera ») a de quoi détoner au concours. A la fois par son esthétique BDSM (bondage, discipline, sadomasochisme), les sonorités electronicore de sa chanson et, plus sérieusement, par ses prises de position contre la politique de l’Etat hébreu, hôte de l’édition 2019.

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Si les membres du groupe se sont exprimés ouvertement en faveur de la cause palestinienne, ils ont aussi multiplié les provocations potaches. Début février, ils proposaient par exemple d’affronter le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou dans combat de Glima, la lutte traditionnelle islandaise. En cas de victoire, ils créeraient une colonie BDSM en Israël. En cas de défaite, ils livreraient les îles Vestmann à leur adversaire. Ambiance.

Pas de drapeau palestinien sur scène

Dire que cet état d’esprit ne semble pas compatible avec le règlement de la compétition musicale, interdisant toute parole ou geste de nature politique sur scène, est un euphémisme. « Si l’Eurovision 2019 n’a rien de politique, alors le parti du Likoud est un groupe pop dont Netanyahu est le chanteur », déclarait Hatari la semaine passée dans une interview accordée à la chaîne israélienne Channel 13, dont le site Wiwibloggs a relayé les propos.

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Si le trio, qui doit participer à la première demi-finale du concours le 14 mai, a fait savoir au cours du même entretien qu’il n’arborerait pas de drapeau palestinien sur scène, mais il n’a pas pour autant éteint les polémiques. « Nous avons critiqué le fait que l’Eurovision se tienne en Israël. Que les Islandais aient voté pour nous signifie qu’ils sont d’accord avec notre intention de maintenir un débat critique », estiment-ils.

Vers un refus de visas ?

En Israël, ces prises de position ne sont pas passées inaperçues. Dans un communiqué, Nitsana Darshan-Leitner, activiste fondatrice de l’ONG Shurat HaDin, demandait ce week-end à ce que le trio qui, l'été dernier, aurait «signé une pétitiion qui a circulé en Islande et appellant au boycott de l'Eurovision» soit « interdit d’entrée sur le territoire », conformément à la loi voulant que le visa soit refusé à toute personne ayant appelé au boycott d’Israël, rapportent des médias locaux.

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Une requête qui pourrait bien ne pas rester lettre morte. Raz Shechnik, reporter du journal israélien Yedioth Ahronoth assure ce dimanche qu’une équipe composée de membre des ministères des Affaires stratégiques, des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Justice et des Communications examinera si Hatari doit ou non être autorisé à pénétrer sur le territoire de l’État hébreu.

Un tel cas de figure n’est pas une première dans l’histoire du concours. En 2017, après que l’Ukraine, pays organisateur, avait refusé l’entrée de son territoire à sa candidate, la Russie avait décidé de se retirer.

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