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Regain de tension entre Israël et le Hamas

Israël a risposté à un tir de roquette, lancé lundi depuis Rafah, par des frappes immédiates et multiples sur Gaza . MAJDI FATHI/AFP

Le tir d'une roquette de longue portée sur un faubourg de Tel-Aviv a déclenché des frappes contre l'enclave.

De notre correspondant à Jérusalem

Le Hamas semble vouloir jouer les trouble-fête dans la campagne des législatives israéliennes. Lundi, au lever du jour, un missile d'une portée de plus de cent kilomètres s'est écrasé sur Mishmeret, une communauté agricole du nord de Tel-Aviv, réveillant les peurs des résidents d'une région d'ordinaire épargnés par les soubresauts du conflit israélo-palestinien. Lancée de Rafah, dans le sud de la bande Gaza, la roquette a surpris le bouclier antimissiles israélien Dôme de fer, qui n'avait pas été activé. Elle s'est écrasée sur le toit d'une ferme, a dévasté la maison et déclenché un incendie. Six membres d'une même famille israélo-britannique dont trois enfants ont été légèrement blessés par des éclats d'obus. L'engin explosif a parcouru une distance rarement atteinte dans ce type d'attaque.

Le 14 mars, deux missiles Fajr M-75 étaient déjà tombés dans des secteurs non habités de la région de Tel-Aviv. La réaction israélienne s'était limitée à des raids aériens de principe avec une centaine de frappes sur des sites militarisés de la bande de Gaza. Une version non officielle de l'armée israélienne avait même évoqué une «erreur technique». Benyamin Nétanyahou cherchait à éviter une escalade.

Cette fois, le premier ministre israélien est à deux semaines des législatives et au pied du mur dans un climat de surenchère sécuritaire. En visite à Washington, il comptait ce lundi engranger les dividendes du cadeau de Donald Trump, qui a signé la reconnaissance de l'annexion du Golan, un territoire pris à la Syrie en 1967 et rattaché à Israël sans l'aval de la communauté internationale. Il devait aussi s'exprimer devant la conférence de l'Aipac, le lobby pro-israélien. Un exercice qu'il affectionne en dépit des critiques dont il est l'objet de la part de la diaspora américaine réputée pour son libéralisme. Occasion gâchée. Le chef du gouvernement israélien a décidé d'abréger son déplacement et de rentrer dare-dare en Israël après sa rencontre avec Donald Trump pour endosser les habits de ministre de la Défense et de chef de guerre. Il promet une «réponse puissante». Tandis qu'il tenait une conférence de presse avec le président américain, son aviation commençait à bombarder Gaza. Des frappes ont visé le bureau du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, des sites de la branche armée du Hamas, et des bâtiments vidés auparavant de leurs occupants. Dans la soirée, de nombreux tirs de roquettes en provenance de Gaza étaient signalés.

Nétanyahou est contraint de répliquer avec force sous peine d'être désavoué par ses électeurs

La marge de manœuvre de Benyamin Nétanyahou est étroite. Il est contraint de répliquer avec force sous peine d'être désavoué par ses électeurs mais redoute d'être pris dans une spirale de violence déstabilisatrice alors que le verdict des urnes est incertain. Son principal adversaire, Benny Gantz, dont le parti «Bleu et blanc» a une tête d'avance dans les sondages, a accusé Benyamin Nétanyahou de «faillite sécuritaire». L'ex-chef d'état-major de l'armée israélienne qui a pour adjoint deux anciens patrons de Tsahal a estimé dans un Tweet que le premier ministre a «perdu le contrôle de la sécurité». «Le Hamas a fait d'Israël son otage», écrit-il. Le chef du gouvernement est également attaqué sur son flanc droit par les petits partis de sa coalition, qui lui reprochent d'avoir échoué dans sa gestion de la crise par manque de fermeté et d'avoir amené le Hamas à cesser de redouter Israël.

Il est reproché au premier ministre une politique à courte vue. L'argent versé par le Qatar pour subvenir aux besoins de première nécessité de la population et d'interminables négociations de cessez-le-feu sous l'égide de l'Égypte n'ont permis que de pérenniser un statu quo précaire.

Pour Tsahal, il ne fait guère de doute que la roquette artisanale a été tirée par le Hamas, qui l'a fabriquée dans ses ateliers clandestins

Selon les spécialistes israéliens du renseignement, seuls le Hamas et le Djihad islamique sont en mesure de projeter des missiles pouvant atteindre le nord de la capitale économique et culturelle d'Israël.

Pour Tsahal, il ne fait guère de doute que la roquette artisanale a été tirée par le Hamas, qui l'a fabriquée dans ses ateliers clandestins. L'action n'a pas été revendiquée. Le Djihad islamique a prévenu qu'il répliquerait en cas de riposte israélienne. Le Hamas, dont les artificiers sont décidément très maladroits, a allégué l'hypothèse d'un nouveau tir «accidentel». Ses responsables se terrent en prévision de possibles tentatives d'assassinats ciblés. Ils devaient célébrer en grande pompe à la fin de la semaine le premier anniversaire de la sanglante marche du retour qui, avec ses rendez-vous hebdomadaires, s'est soldée par un lourd bilan. 258 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens et des milliers d'autres, blessés. Le mouvement islamo-nationaliste doit aussi faire face à une contestation sociale qui a été réprimée sans états d'âme.


VOIR AUSSI - Israël: l'armée frappe après des tirs de roquette en provenance de Gaza

Israël : l?armée frappe après des tirs de roquette en provenance de Gaza - Regarder sur Figaro Live

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99 commentaires
  • Le freemind

    le

    L'histoire revele une chose divine: les juifs auront tout mais pas la paix

  • jeremy06

    le

    Rien de nouveau sous le soleil; juifs et musulmans se haïssent et se font la guerre..

  • génius

    le

    Israëliens et Palestiniens les frères ennemis.........

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