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Nouvelle flambée de violence entre Israël et la bande de Gaza

L’État hébreu a riposté par des bombardements aux tirs de roquettes des groupes armés palestiniens.

Une fois de plus la bande de Gaza se retrouve à deux doigts d’une explosion générale. Après un week-end sanglant, le spectre d’une guerre opposant Israël aux islamistes du Hamas, au pouvoir dans cette enclave, et du Djihad islamique, un mouvement rival encore plus radical, a refait surface. L’épreuve de force a débuté vendredi lorsque des snipers palestiniens ont blessé un officier israélien en patrouille à la bordure de la frontière. Les choses ont immédiatement dégénéré. L’aviation israélienne a effectué plus de 200 raids contre des objectifs «terroristes». Plusieurs bâtiments abritant, selon un porte-parole israélien, des stocks d’armes ou des activités de la branche militaire du Hamas, ainsi que le domicile d’un haut responsable du Djihad islamique ont été rasés. Au moins une quinzaine de Palestiniens ont été tués dont, selon des sources palestiniennes, une mère et un bébé, ce que l’armée israélienne a catégoriquement démenti en affirmant que ces victimes avaient trouvé la mort à la suite de tirs du Hamas tout en assurant que le maximum de précaution était pris pour éviter le décès de civils.

En revanche, l’armée israélienne a revendiqué haut et fort la première «élimination ciblée» menée dans la bande de Gaza depuis la dernière opération de grande envergure israélienne dans cette enclave en 2014. Un Palestinien, présenté comme le patron d’un réseau de bureaux de change accusé d’organiser le transfert de fonds de l’Iran, l’ennemi numéro un d’Israël, au Hamas et au Djihad islamique a été tué par l’explosion de sa voiture. De leur côté, les islamistes ont réagi durement en tirant 600 roquettes vers le territoire israélien. Lors de ce déluge, quatre Israéliens ont été tués, le bilan le plus lourd depuis plusieurs années. Par prudence, 220.000 élèves dans le sud d’Israël ont eu droit à au moins une journée de vacances forcée. En guise de représailles, l’armée israélienne a également réimposé un blocus total autour de la bande de Gaza en fermant les deux points de passage des personnes et des marchandises vers le territoire israélien tout en interdisant aux pêcheurs palestiniens de prendre la mer. Témoins de ce brusque accès de fièvre, les radios et télévisions israéliennes ont bouleversé tous leurs programmes pour diffuser des informations en continu en ne cessant d’appeler la population du sud du pays à rester le plus près possible des abris publics.

« J’ai ordonné à l’armée de poursuivre ses attaques massives et de déployer des renforts de chars, d’artillerie et d’infanterie »

Benyamin Nétanyahou

Toute la question est de désormais de savoir jusqu’où les protagonistes sont prêts à aller. Seule certitude: l’Égypte a une nouvelle fois proposé ses bons offices pour tenter de parvenir à une accalmie. Dans le passé, Le Caire a fait ses preuves en parvenant à nombreuses reprises à négocier des cessez-le-feu entre Israël et le Hamas qui refusent de se parler directement. Pour le moment, toutefois, Israël affichait sa détermination à changer les règles du jeu. Le porte-parole de l’armée a évoqué le scénario d’attaques se prolongeant sur «plusieurs jours». Moins d’un mois après sa réélection, Benyamin Nétanyahou a également adopté un ton martial. «J’ai ordonné à l’armée de poursuivre ses attaques massives et de déployer des renforts de chars, d’artillerie et d’infanterie» autour de la bande de Gaza a proclamé le premier ministre également détenteur du portefeuille de la Défense en promettant que le Hamas allait payer «le prix fort». La «méthode» de Benyamin Nétanyahou pourrait se résumer ainsi: exercer le maximum de pressions militaires pour contraindre le Hamas à faire entendre raison au Djihad islamique, un mouvement soutenu par l’Iran, pour qu’il cesse ses attaques.

Mais d’un autre côté, Israël veut éviter de basculer dans une guerre et de lancer par exemple une vaste opération terrestre dans la bande de Gaza qui ne manquerait de mettre en danger la vie de soldats envoyés «faire le ménage» sur le terrain. Comme l’a souligné la radio de l’armée, Israël ne souhaite pas renverser le pouvoir du Hamas de crainte de créer un vide propice à un chaos encore pire. Autre raison plus ponctuelle: les dirigeants et les médias israéliens vivent dans la hantise d’une annulation du concours de l’Eurovision prévu dans moins de deux semaines à Tel-Aviv si des roquettes ou des missiles tirés de la bande de Gaza explosaient dans la ville ou près de l’aéroport Ben-Gourion. Pour le moment, les délégations de plus 40 pays représentés ont commencé à arriver comme prévu pour cet événement que les autorités considèrent comme essentiel pour l’image de marque d’Israël dans le monde auprès de 200 millions de téléspectateurs.

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