Publicité

En Israël, Nétanyahou sous pression pour former un nouveau gouvernement

Benjamin Nétanyahou occupe le poste de premier ministre en Israël depuis dix ans. MENAHEM KAHANA/AFP

Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a jusqu’à mercredi soir pour former une coalition de gouvernement et éviter ainsi soit de nouvelles élections, la Knesset s’étant auto-dissoute lundi, soit de se faire remplacer.

Il dit avoir encore assez de temps. Il ne reste pourtant que jusqu’à mercredi soir, minuit, à Benyamin Nétanyahou pour former une nouvelle coalition de gouvernement. Le premier ministre israélien pourrait sinon être contraint à de nouvelles élections législatives, une première dans l’histoire d’Israël. À moins que le président Reuven Rivlin nomme quelqu’un d’autre à sa place, un revers inimaginable pour celui qui dirige l’exécutif du pays depuis maintenant dix ans.

La perspective que les Israéliens soient appelés à nouveau aux urnes faute d’accord de gouvernement s’est précisée lundi. Le Parlement israélien (la Knesset) issu des législatives d’avril - qui ont vu le parti du premier ministre, le Likoud, remporter les élections - a voté en lecture préliminaire sa propre dissolution par 65 voix pour, 43 contre et 6 abstentions. Si ce vote est confirmé lors de séances ultérieures dans les prochains jours, les Israéliens retourneront voter dans les mois à venir, à une date qu’il restera à fixer. Difficile cependant de déterminer dans quelle mesure ce premier pas vers une dissolution n’est pas avant tout une tactique pour faire pression sur les interlocuteurs de Benyamin Nétanyahou.

Avigdor Lieberman, celui qui bloque les négociations

Le blocage à un accord avec les autres partis de droite, d’extrême droite et les ultraorthodoxes pour obtenir une majorité parlementaire viendrait plus précisément d’une division entre le parti Yisrael Beitenu (Israël, notre maison) de l’ancien ministre de la Défense Avigdor Lieberman et le parti Judaïsme unifié de la Torah. Avigdor Lieberman s’est dit prêt à aller jusqu’à de nouvelles élections s’il n’obtient pas l’engagement qu’une loi sur le service militaire des juifs ultraorthodoxes sera adoptée sous le prochain gouvernement, telle qu’il l’avait proposée quand il était ministre de la Défense. Cette loi annulerait l’exemption systématique de service militaire dont bénéficient des dizaines de milliers d’étudiants des écoles talmudiques. Mais cette exemption est une ligne rouge pour les partis ultraorthodoxes, autres partenaires potentiels de Nétanyahou et représentants des Israéliens observant rigoureusement les règles du judaïsme.

Lundi, le premier ministre israélien a signifié qu’il comptait encore convaincre Lieberman dans les délais impartis. «Nous allons former ce gouvernement de droite, il reste du temps, et en 48 heures, on peut faire beaucoup de choses», a-t-il dit. «Il n’y a aucune raison d’aller vers des élections inutiles qui coûteront cher et bloqueront toute activité dans le pays», a-t-il ajouté devant la Knesset.

Une multitude de scénarios restent possibles. Nétanyahou peut parvenir à ses fins d’ici à mercredi soir, avec Lieberman à bord, au prix d’âpres marchandages politiques. Le président peut lui accorder deux semaines supplémentaires de délai ou il peut donner sa chance à un autre. Dans ce cas, la dissolution de la Knesset avant mercredi soir permettrait à Nétanyahou de parer une telle avanie.

Nétanyahou contesté par la rue

Autre problème auquel est confronté Nétanyahou: deux mois avant sa réélection, le procureur général d’Israël avait annoncé son intention de l’inculper pour fraude et corruption. Lui nie toute malversation et n’entend pas démissionner même s’il est inculpé. Rien dans la loi ne l’oblige à le faire. Les partisans de Nétanyahou veulent pourtant jouer la sécurité en cherchant à obtenir l’immunité parlementaire pour le protéger et défendent un projet de loi qui annulerait tout jugement de la Cour suprême contre cette immunité.

» VOIR AUSSI: Élections en Israël: bravo Bibi?

Élections en Israël : bravo Bibi ? - Regarder sur Figaro Live

Le 13 mai dernier, Benyamin Nétanyahou écrivait sur Twitter que si sa politique a toujours été de préserver l’indépendance de la Cour suprême, des changements étaient nécessaires afin de rétablir l’équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.

L’opposition a immédiatement dénoncé un projet qui pourrait porter atteinte à la démocratie du pays et a appelé à manifester samedi 25 mai. Des dizaines de milliers d’Israéliens se sont réunis à Tel Aviv à cette occasion.

En Israël, Nétanyahou sous pression pour former un nouveau gouvernement

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
10 commentaires
  • Bidouille78

    le

    Ils vont arriver à s'en débarrasser enfin?

  • robert fitoussi

    le

    Quel grand homme bibi

À lire aussi