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Mort d’Artur Brauner, rescapé de la Shoah et producteur du Jardin des Finzi-Contini

Le producteur allemand Artur Brauner est mort le dimanche 7 juillet à l’âge de 100 ans. Axel Schmidt/REUTERS

DISPARITION - Derrière plus de 300 films, dont plusieurs grands succès consacrés à la mémoire de la Shoah comme Europa, Europa, La Rose Blanche et le film adapté du roman de Giorgio Bassani, le producteur est décédé dimanche 7 juillet à Berlin à l’âge de 100 ans.

Artur Brauner, producteur allemand aux plus de 300 films, dont plusieurs grands succès consacrés à la mémoire de la Shoah, comme Europa, Europa et Le Jardin des Finzi-Contini de Vittorio De Sica, est mort dimanche à Berlin à l’âge de 100 ans.

La secrétaire d’État à la Culture, Monika Grütters lui a rendu hommage en déclarant: «L’Allemagne perd un de ses producteurs de cinéma les plus importants de l’après-guerre. Voir qu’un Juif polonais persécuté émigre ainsi après la guerre dans le pays des assassins de sa famille, pour produire des films et participer à la reconstruction démocratique de l’Allemagne, est un grand cadeau pour notre pays.»

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Né le 1er août 1918 à Lodz, ce fils d’un marchand de bois avait survécu à l’extermination des juifs de Pologne en se réfugiant avec les siens en Union soviétique. Artur Brauner avait émigré à Berlin après la guerre et fondé la société de production cinématographique CCC, dans le secteur américain de la ville. Une autre partie de sa famille a émigré en Israël.

Grand admirateur de Fritz Lang, il a produit en 70 ans, plus de 300 films, dont plusieurs à succès, comme la série de westerns allemands sur le héros amérindien Winnetou. Ces productions très rentables lui ont permis de financer des films sur l’histoire de l’Holocauste, l’obsession de toute une vie pour ce rescapé et un thème qui n’est arrivé que tardivement sur les écrans allemands.

Parmi les films qui ont marqué le public et la critique: Europa, Europa sur un orphelin juif qui se retrouve au cœur de l’élite nazie (1990) ou encore la Rose Blanche (1982) sur le réseau de résistants allemands.

En 1972, le film qu’il avait co-produit Les Jardins des Finzi-Contini, sur la jeunesse juive dorée italienne à l’aube de la seconde guerre mondiale et des percussions, avait reçu l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.

● Le Jardin des Finzi-Contini de Vittorio De Sica, en 1970, produit par Artur Brauner, Dominique Sanda , Helmut Berger, Fabio Testi, Romolo Valli

● La Rose blanche (Die weiße Rose) de Michael Verhoeven, en 1982, produit par Artur Brauner, avec Lena Stolze, Wulf Kessler, Werner Stocker..

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10 commentaires
  • Alain PRIVAT

    le

    Qu'est-ce que cela change, de savoir qu'il était juif Polonais, et réfugié en URSS? S'il avait été un résistant chrétien déporté dans un camp de concentration, l'aurait on mentionné?

  • ambidextre

    le

    Pas un article évoquant la Shoah depuis presque une semaine : ouf, je commençais à m'inquiéter !

  • Kurt Von Holfmanstein

    le

    "Le jardin des Finzi Contin" marque l'âge d'or du ciné italien avec cette réalisation de Vittorio de Sica, Dominique Sanda et toute la pléiade des acteurs fétiches de cette période. Le roman dont il est tiré est aussi extrêmement subtil dans sa problématique. J'ai pu le trouver grâce aux réseaux. Je ne crois pas qu'Arte ait diffusé ce classique. Pour les "anciens" ce film est connu, pas pour les générations post68... A voir donc... Espérons qu'Arte ait la bonne idée de le programmer. ça se rapproche dans la subtilité de Monsieur Klein de Losey avec Delon. Rien à voir avec Lanzman.

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