Israël et les USA avaient partagé des renseignements
Israël avait averti le président américain George W. Bush d'activités nucléaires de la Corée du Nord en Syrie, et les Etats-Unis ont fourni des renseignements à l'Etat hébreu avant qu'il ne mène un raid aérien contre un site suspect, affirme vendredi le Washington Post.
- Publié le 20-09-2007 à 00h00
Israël avait averti le président américain George W. Bush d'activités nucléaires de la Corée du Nord en Syrie, et les Etats-Unis ont fourni des renseignements à l'Etat hébreu avant qu'il ne mène un raid aérien contre un site suspect, affirme vendredi le Washington Post.
Un responsable de la Maison Blanche, Tony Fratto, a refusé de s'exprimer sur ces informations et a renvoyé aux propos tenus la veille par M. Bush. Celui-ci avait lui-même refusé de commenter cette affaire embarrassante, mais avait mis en garde la Corée du Nord contre toute participation à la prolifération nucléaire. "Je crois que je sais quand il faut suivre les directives du patron, et quand il dit: pas de commentaire, cela veut dire: pas de commentaire", a dit M. Fratto. Cette affaire met à l'épreuve la politique nord-coréenne de M. Bush, qui s'est résolu à négocier dans un cadre multilatéral avec la Corée du Nord, devenue une puissance atomique militaire en 2006, pour qu'elle renonce à toutes ses activités nucléaires.
Le porte-parole a confirmé la volonté de la Maison Blanche de garder la plus grande discrétion sur le sujet: "Il y a beaucoup de choses que nous savons et que nous apprenons dans cette maison et que nous ne partageons pas avec vous", a-t-il dit aux journalistes. Citant des sources gouvernementales américaines, le Washington Post affirme que la décision d'Israël de mener un raid aérien le 6 septembre contre ce qu'il soupçonnait être un site nucléaire syrien a été prise après échange d'informations avec les Etats-Unis.
Au cours de l'été, Israël a averti M. Bush du fait que du personnel nucléaire nord-coréen se trouvait en Syrie, dit le journal. La Maison Blanche a d'abord décidé de ne pas réagir immédiatement à ce qui serait une coopération de la Corée du Nord, l'un des pays de "l'axe du mal", avec le plus proche allié de l'Iran, autre bête noire de M. Bush, dit le journal. Elle craignait de compromettre les difficiles négociations en cours avec la Corée du Nord, dit le journal.
Les Etats-Unis auraient fini par confirmer dans une certaine mesure les renseignements israéliens avant que l'Etat hébreu ne procède à ce raid, mené dans la nuit pour minimiser les risques de pertes humaines, poursuit le journal. Le Washington Post ajoute cependant que la nature des renseignements israéliens, ainsi que le type d'activités nucléaires menées par la Syrie et d'aide apportée par la Corée du Nord demeurent incertains.
Israël a gardé un silence total sur ce raid, seulement brisé mercredi, deux semaines plus tard, par l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a corroboré l'existence d'une attaque, sans fournir de détails. Interrogé jeudi à ce sujet, M. Bush a refusé de commenter. "Je ne m'exprimerai pas sur le sujet", a-t-il déclaré, se contentant d'affirmer qu'il n'attendait pas seulement de la Corée du Nord qu'elle renonce à ses activités nucléaires, mais aussi qu'elle se garde de contribuer à la prolifération. La Syrie a dénoncé le raid.