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Israël cible des drones «tueurs» en Syrie

Dans un quartier du sud Beyrouth, bastion du Hezbollah, où deux drones ont explosé dimanche. Une opération non revendiquée par Israël. ANWAR AMRO/AFP

L’État hébreu est aussi accusé d’avoir frappé un bureau de la milice chiite Hezbollah à Beyrouth.

À Jérusalem

Israël fait flèche de tout bois contre l’Iran. Cette guerre qui ne dit pas son nom entre les deux pays a connu deux nouveaux épisodes durant le week-end. Dimanche aux premières heures du jour, l’armée a reconnu publiquement, une fois n’est pas coutume, avoir attaqué près de Damas ce qui a été présenté comme un site de lancement de drones «tueurs».

Ces engins contrôlés par la branche armée des gardiens de la révolution iraniens étaient, après des mois de préparations, sur le point d’être lancés vers plusieurs cibles civiles et militaires en Israël, selon un porte-parole de l’armée. L’attaque aurait fait trois morts. «Nous avons attaqué la tête du serpent», a proclamé fièrement Yisrael Katz, le ministre israélien des Affaires étrangères.

«Ligne rouge»

Quelques heures après cette opération, deux autres drones ont explosé dans un quartier du sud Beyrouth, bastion du Hezbollah, allié de l’Iran. Un des engins a explosé près d’un bâtiment utilisé comme un bureau de communication de cette milice chiite. Mais dans ce cas, Israël s’est abstenu de revendiquer le raid - ce qui n’a pas empêché Saad Hariri, le premier ministre libanais, de pointer un doigt accusateur vers l’État hébreu accusé de s’être livré à une «agression contre la souveraineté du Liban» et de «menacer la stabilité régionale». Une telle attaque israélienne marquerait effectivement une escalade. Comme le soulignent les commentateurs militaires israéliens, il existe une sorte d’accord implicite conclu après la dernière guerre de 2006 au Liban entre l’État hébreu et le Hezbollah, aux termes duquel Israël s’abstient de franchir ouvertement la «ligne rouge» que constituerait la reprise de bombardements aériens au Liban.

« Nos forces agissent dans tous les secteurs, contre l’agression iranienne. Ceux qui veulent vous tuer, il faut les tuer en premier »

Benyamin Nétanyahou, premier ministre israélien

Pour compliquer le tout, les médias israéliens ont affirmé que les débris des deux drones qui ont explosé à Beyrouth ont permis de déterminer qu’il s’agissait d’appareils «made in Iran». Bref, difficile d’y voir clair. Seule certitude: à un peu plus de trois semaines des élections en Israël, Benyamin Nétanyahou doit plus que jamais assumer son rôle de «M. Sécurité». Il en assume d’ailleurs toutes les responsabilités, avec sa double casquette de chef du gouvernement et de ministre de la Défense.

De son côté, l’Iran est acculé dans ses derniers retranchements par un embargo américain dévastateur qui pourrait pousser ses dirigeants à s’en prendre à Israël, le fidèle allié de Donald Trump. Signe de cette montée des tensions: l’affrontement s’est étendu ces dernières semaines sur un nouveau front en Irak, où Israël aurait mené des attaques contre des bases militaires et dépôts d’armes de milices pro-iraniennes accusées de vouloir tirer des missiles vers le territoire israélien.

L’État hébreu n’a pas revendiqué ces attaques. Mais les propos martiaux de Benyamin Nétanyahou laissent peu de place à l’incertitude: «l’Iran ne peut prétendre à aucune immunité, nos forces agissent dans tous les secteurs, contre l’agression iranienne. Ceux qui veulent vous tuer, il faut les tuer en premier», a-t-il prévenu.

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94 commentaires
  • robert fitoussi

    le

    La république islamique d'Iran joue un jeu dangereux qui les mènera a la disparition du régime

  • Sophonisbe

    le

    @michel167La Syrie a déclaré la guerre à Israël le jour de sa naissance en 1948 et toujours refusé de signer la paix depuis. Des MILIIERS de Syriens viennent se faire soigner GRATUITEMENT en Israel depuis le DÉBUT de la guerre en Syrie, et repartent avec des couches et de la nourriture données par des Israeliens. Non Israel n'est pas aggressif, mais il se défend.contrairement à Assad, qui tue ses propres civils.

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