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Nétanyahou écourte un meeting après un tir de roquettes depuis Gaza

Des images montrant le premier ministre israélien poussé hors de scène, mardi soir à Ashdod, par ses gardes du corps, lui ont attiré les railleries de ses adversaires.

Correspondant à Jérusalem

Ce mardi, après avoir annoncé son intention d’annexer une partie de la Cisjordanie occupée, Benyamin Nétanyahou s’exprimait dans un meeting électoral devant ses sympathisants à Ashdod, dans le sud du pays, lorsque des sirènes ont retenti. Elles annonçaient, dans ce secteur frontalier avec la bande Gaza, des tirs de roquettes palestiniennes. La chaîne publique israélienne Kan 11 a diffusé des images montrant des membres des services de sécurité du premier ministre se rapprocher de lui alors qu’il parlait à la tribune. L’un d’eux a chuchoté à son oreille puis le Premier ministre a fait un geste d’au revoir de la main en quittant la réunion. Il a pris toutefois le temps de demander à son public de «quitter silencieusement la place» pour des raisons de sécurité.

Ripostes de Tsahal

Au moins deux roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza sur les villes d’Ashdod et d’Ashkelon. L’une d’elles s’est dirigée vers Ashdod mais a été interceptée par le Dôme de fer, le bouclier de protection israélien. La seconde a atterri dans une zone inhabitée près d’Ashkelon.

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« L’événement d’aujourd’hui prouve que la politique de Nétanyahou de capitulation face au terrorisme est en faillite. »

Avigdor Lieberman, rival et ex-ministre de la Défense de Benyamin Nétanyahou

Un peu plus tard, Benyamin Nétanyahou a repris son discours sur les réseaux sociaux, son mode de communication privilégié. «Si (le Hamas) nous attaque en direct à la télé, vous comprenez qu’il ne veut pas de nous ici», a-t-il affirmé. Le hasard des emplois du temps faisait que son rival, son ex-ministre de la Défense Avigdor Lieberman, s’exprimait au même instant devant ses partisans de son parti Ysrael Beytenou, dans la même localité. «L’événement d’aujourd’hui prouve que la politique de Nétanyahou de capitulation face au terrorisme est en faillite», a commenté le leader de la droite nationaliste en rupture de ban avec le chef du gouvernement.

Les adversaires politiques du parti Bleu et Blanc (centre droit), qui sont au coude-à-coude dans les sondages avec le Likoud, le parti de Benyamin Nétanyahou, ont également exploité l’incident. «Une alerte rouge ce soir à Ashdod, alors que Nétanyahou est sur scène, est un drapeau rouge pour les citoyens d’Israël. Nétanyahou est fini. Il peut quitter la scène», s’est empressé de déclarer Yaïr Lapid. Son mouvement a cependant subi, lui aussi, les désagréments de l’attaque. Gabi Ashkenazi, numéro 4 de la liste Bleu et Blanc et ex-chef d’état-major de l’armée israélienne, a dû interrompre au même moment une réunion publique à Ashkelon. Les sionistes religieux de Yamina, ont évoqué «une humiliation nationale» et réclamé l’assassinat des chefs du Hamas.

Tsahal a riposté par des frappes mesurées. Des avions de combat ont touché une quinzaine de sites des forces militaires et navales du Hamas ainsi qu’un tunnel. Les installations avaient été préalablement évacuées.

Peu auparavant le meeting d’Ashdod, Benyamin Nétanyahou avait annoncé, en cas de victoire au scrutin du 17 septembre, son intention d’annexer la vallée du Jourdain et le nord de la Mer morte où se trouvent de nombreuses colonies juives en Cisjordanie. Les États-Unis ont, pour leur part, pris de nouvelles sanctions contre les groupes armés comme le Hamas, que Washington considère comme lié à l’Iran.

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