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Israël: qui sont les principaux candidats aux législatives?

AMIR COHEN/REUTERS

Les partis de Benyamin Nétanyahou, premier ministre sortant et de Benny Gantz, son rival centriste, sont au coude à coude dans les derniers sondages. Mais d’autres figures politiques devraient s’imposer lors des législatives organisées mardi dans l’État hébreu.

Six millions d’Israéliens sont appelés à voter mardi 17 septembre, lors des élections législatives convoquées par le premier ministre Benyamin Nétanyahou. La multitude de partis présents à la Knesset (le Parlement) rend quasiment impossible l’obtention de la majorité absolue de 61 sièges. Les coalitions sont alors nécessaires pour former un gouvernement.

● Benyamin Nétanyahou

L’actuel chef du gouvernement et chef du Likoud (droite) joue sa survie politique. Au pouvoir depuis 10 ans, il est le premier ministre le plus pérenne de l’histoire israélienne. Accusé de corruption, abus de confiance et fraude, Benyamin Nétanyahou doit faire face à la justice israélienne en octobre. Certains observateurs l’accusent désormais de prôner des idées moins démocratiques, comme la proposition d’une loi lui accordant l’immunité, afin de préserver son pouvoir.

Nétanyahou espère faire pencher la balance en sa faveur, en rappelant ses liens avec Washington qui a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël et reconnu la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan syrien. Il fait campagne à droite et courtise l’électorat des colons juifs. Annoncée une semaine avant les élections, son intention d’annexer un pan stratégique de Cisjordanie occupée en cas de victoire est vue comme un dernier recours. Les Palestiniens ont annoncé que cette annexion mettrait fin à tout «processus de paix».

Ayelet Shaked. AFP

● Ayelet Shaked

Figure de la liste Yamina (A droite, en hébreu), Ayelet Shaked incarne la «nouvelle droite» et espère prendre la relève de son mentor Benyamin Nétanyahou. Laïque, cette ancienne ministre de la Justice sous Nétanyahou est la figure de proue des religieux d’extrême droite et des nationalistes israéliens. Elle est opposée à la création d’un État palestinien et milite pour le développement des colonies juives dans les Territoires palestiniens occupés. Ses détracteurs dénoncent son alliance avec des rabbins influents et l’accusent de fascisme.

Ayelet Shaked, 43 ans, est n°1 sur la liste de son parti. Selon les sondages, sa liste obtiendrait 10 sièges sur les 120 de la Knesset.

Avigdor Liberman. MENAHEM KAHANA/AFP

● Avigdor Liberman

Avigdor Liberman est le chef du parti de droite Yisrael Beiteinu et ancien ministre de la Défense de Nétanyahou. Il avait démissionné en novembre 2018 à la suite d’un accord de cessez-le-feu à Gaza, qu’il avait qualifié de «capitulation face au terrorisme». Lors des législatives d’avril, Lieberman avait refusé la coalition proposée par Nétanyahou, contraint de convoquer un nouveau scrutin. Lieberman incarne la droite sans l’influence des ultraorthodoxes. Une de ses promesses de campagne est la conscription de tous les Juifs orthodoxes, aujourd’hui exemptés du service militaire. Il dénonce le pouvoir et l’influence de cette communauté dans la vie politique israélienne. Les sondages lui donnent 10 sièges au Parlement.

LIRE AUSSI: L’insaisissable Avigdor Lieberman se rêve en tombeur de Nétanyahou

● Benny Gantz

Benny Gantz, ancien chef de l’armée à la tête du parti centriste «Bleu-Blanc», les couleurs du drapeau israélien, est le principal rival de Nétanyahou. Si le centre et la gauche réussissaient à former une majorité au Parlement, Gantz deviendrait favori pour le poste de premier ministre. Plus libéral sur les enjeux de société (mariage civil, LGBT), il cultive une image de faucon sur les questions sécuritaires, insistant sur la menace iranienne et promet qu’Israël gardera le contrôle de la rive est du Jourdain. Il assure, contrairement à ses concurrents, vouloir relancer le dialogue avec les Palestiniens. Il dénonce la situation dans la bande de Gaza et accuse le gouvernement actuel d’avoir perdu sa capacité de dissuasion face au Hamas.

Benny Gantz a annoncé son refus de former une quelconque coalition avec Benyamin Nétanyahou, mettant en cause la mise en examen pour corruption du premier ministre. Les récents sondages placent les deux rivaux au coude à coude. Likoud et Bleu Blanc obtiendraient chacun 32 sièges sur les 120 de la Knesset.

Gadeer Mreeh JALAA MAREY/AFP

● Gadeer Mreeh

Gadeer Mreeh, membre du parti Bleu et Blanc, est la première femme Druze à siéger au Parlement depuis avril. Mais la dissolution du Parlement en juin l’a obligée à repartir en campagne. Vingt-cinquième sur la liste de Benny Gantz, la candidate de 35 ans peut espérer conserver son siège qu’elle a à peine occuper à la Knesset, à en croire les sondages. Elle soutient que le pays se radicalise sous Benyamin Nétanyahou, citant en exemple la loi votée en 2018 par le gouvernement qui consacre Israël comme un «État-nation juif». Cette loi confère aux Juifs le droit «unique» à l’autodétermination en Israël et définit l’hébreu comme la langue officielle. Elle est dénoncée par les minorités druzes et par les Arabes Israéliens qui la jugent discriminatoire.

Ayman Odeh. AHMAD GHARABLI/AFP

● Ayman Odeh

Chef du parti de la liste unie Arabe (gauche), Ayman Odeh promet une solution au conflit israélo-palestinien. Il dénonce lui aussi la loi consacrant Israël comme «État-nation juif» et demande la construction d’une ville arabe. Alors que les partis arabes refusent habituellement de former des coalitions, il a annoncé qu’il considérerait une alliance avec le parti «Bleu-Blanc»

(Avec AFP et Reuters)

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195 commentaires
  • Veilleurs

    le

    Chouette, la droite extrême va remplacer l'extrême droite!

  • char_aznable

    le

    comment dis t on liberté d'expression en juif ? "l'avant garde de la république" ne regarde pas derrière soi...

  • numidik

    le

    Que disait déjà Netanyahou au sujet de sa conception de l'etat Juif?

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