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Mona Ozouf: «Je suis conservatrice de tout ce qui peut rendre la vie plus légère»

Mona Ozouf, historienne: «Être un homme politique est d’emblée une situation dont on peut se moquer.» ll

GRAND ENTRETIEN - Alors que paraît chez Stock Pour rendre la vie plus légère, passionnant recueil de ses conversations dans l’émission «Répliques» d’Alain Finkielkraut sur France Culture, l’historienne évoque sa conception d’un féminisme qui laisse place à la différence des sexes.

LE FIGARO.- Pourquoi avoir choisi comme titre à ce recueil Pour rendre la vie plus légère?

Mona OZOUF. - Il vient d’une phrase de la correspondance de Flaubert, que je trouve très belle: «La vie est en soi quelque chose de si triste, qu’elle n’est pas supportable sans de grands allègements.» La vie, c’est la perte, progressive, inéluctable, des gens qu’on aime, de soi-même et de ses propres capacités. J’ai donc glissé vers le souvenir de ce qui avait pu me rendre la vie plus légère. J’ai eu une enfance très austère où le chagrin a tenu une grande place. Une vie étroite aussi, confinée à la maison et à l’enceinte scolaire. Le remède, le talisman contre l’ennui, le chagrin, ce fut pour moi l’école, et les livres. Je ne les ai plus quittés.

Notre époque est à la fois ricaneuse, dissipée, futile, et extraordinairement moralisatrice, vindicative. Manquons-nous selon vous de sérieux ou de légèreté?

Des deux. De gravité, car nous sommes dans un monde de l’immédiateté, qui empêche toute analyse exigeant…

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9 commentaires
  • batjan

    le

    " Je suis conservatrice de tout ce qui peut rendre la vie plus légère. "
    (Mona Ozouf ).
    .
    Il faut être grande Dame pour prononcer une phrase aussi somptueuse.
    .

  • Mr Spoke

    le

    Qu'est-ce qu'elle est bien cette dame. Sa parole rend effectivement la vie plus douce.

  • Peter29910

    le

    Je suis frappé de constater, par exemple ici pour Mona Ozouf, comme pour Finkielkraut, que pour qu'un intellectuel ait le droit de tenir un discours "conservateur" (partiellement de droite) dans les grands medias, il faut qu'il vienne de la gauche. Mona Ozouf a milité dans jeunesse au PCF, Alain Finkielkraut était maoiste dans sa jeunesse. Comment se fait-il que les intellectuels de droite (nationale), et/ou Catho Tradis, qui n'ont jamais été de gauche, qui ont toujours été anti-communistes, ne soient-ils jamais médiatisés ?

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