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Ronen Bergman: «Les assassinats ciblés permettent de défendre une démocratie»

«En France, pendant longtemps, le pouvoir politique a ­méprisé le travail des services secrets. Mais je crois que cela a changé dans les années 1970, après le fiasco de l’affaire Ben Barka», estime Ronen Bergman. Frédéric STUCIN

GRAND ENTRETIEN - Dans un livre choc, le journaliste décrit par le menu la politique d’éliminations physiques et de frappes préventives menées par Israël depuis la création de l’État hébreu. Pleins feux sur un monde sans pitié mais pas sans règles du jeu.

LE FIGARO MAGAZINE. - Votre livre remonte jusque dans les années 1920, et cela nous aide à comprendre combien la pratique des assassinats ciblés a été décisive pour définir l’art israélien de la guerre. Pour quelles raisons et pourquoi si loin?

Ronen BERGMAN. - Assez vite, le mouvement sioniste s’est scindé en deux. Les «sionistes politiques» ont été concurrencés par ceux que j’appelle les «sionistes pragmatiques». Les premiers voulaient négocier la construction d’un État par la diplomatie internationale et l’appel aux opinions publiques, les seconds considéraient qu’il n’y avait pas d’autre solution que d’imposer un rapport de force aux populations arabes implantées en Palestine, ainsi qu’aux Anglais, puissance coloniale mandataire. L’histoire d’Israël est faite de la concurrence et aussi de la complémentarité de ces deux lignes.

La mémoire de la destruction des Juifs d’Europe ne joue-t-elle pas aussi un rôle déterminant?

C’est absolument central, évidemment. Cette mémoire a débouché sur…

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6 commentaires
  • PBa

    le

    Cette méthode est-elle applicable dans toutes les Démocraties justifiant de la légitime défense sans en référer à la CEDH ?

  • Balof

    le

    La démocratie par l’assassinat ? Étrange doctrine.

  • Proff

    le

    Gênant. Les moyens définissent la fin. Pour les conflits il est bon de s'inspirer de l'idée de "guerre juste" de Thomas d'Aquin. C'est un contresens de croire qu'il est toujours interdit de tuer: si quelqu'un vient pour tuer, moi ou mes proches, j'ai le devoir de défendre ma vie et celles des personnes dont j'ai la responsabilité. Cela doit être fait de façon aussi mesurée que possible mais le possible n'exclut pas l'élimination physique.
    Par contre, planifier un assassinat est une autre logique: comment la légitimer?

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