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Quand Alain Finkielkraut réinvente la langue française

Jean-Christophe MARMARA

Dans un petit dictionnaire intelligent et drôle, l’académicien réimagine la langue française. Savoureux.

Les amoureux de la langue française le savent: la quête du mot juste obsède. «Aimer» n’est pas «adorer», «chérir» n’est pas «admirer», «s’éprendre» n’est pas «se passionner». Il arrive qu’un terme déçoive, trop infidèle à la réalité que nous cherchons à exprimer. Les plus téméraires font alors preuve d’imagination et créent des néologismes. Balzac inventa le verbe «anecdoter»,Rimbaud nous légua l’adjectif «abracadabrantesque»et Céline, le terme «blablater».

Alain Finkielkraut, dans un ouvrage savoureux (paru à l’origine en 1981), nous en propose des dizaines d’autres. «Livresse» désigne un «étourdissement, visage hagard, démarche titubante des jours où l’on a trop lu». Un «contrâleur» est un «employé de la SNCF dont la fonction est d’empêcher les passagers de mettre leurs pieds sur les banquettes, et de punir les contrevenants». «Béconomiser» revient à «ménager ses bisous, gérer avec parcimonie son capital de tendresse». Enfin, le verbe «satandrir» signifie «faire pleurer le diable lui-même, au récit de
ses malheurs».

Autant de mots-valises qui prouvent la richesse de notre belle langue et sa capacité à se renouveler. Le Petit dictionnaire illustré des mots qui manquent au dico est un bijou de poésie et d’inventivité.

Petit fictionnaire illustré, d’Alain Finkielkraut, Points, 131 p., 6,40 €.

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2 commentaires
  • Hérétique

    le

    Sur la photo, Alain Finkielkraut commet infraction au code vestimentaire: il porte l'habit vert de l'Académicien mais sans l'épée.

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