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Israël : le président s'en remet au Parlement pour former une coalition gouvernementale

Benyamin Netanyahou et son rival Benny Gantz.
Benyamin Netanyahou et son rival Benny Gantz. ODED BALILTYJACK GUEZ / AFP

Faute d'accord entre Benyamin Netanyahou et son rival Benny Gantz, le Parlement a désormais trois semaines pour désigner un député susceptible de rassembler une coalition. Mais les chances d'aboutir sont minces.

Correspondant à Jérusalem

Le président Reuven Rivlin a transféré à la Knesset la tâche de former une coalition gouvernementale, après l'échec des négociations entre Benny Gantz, le leader de la formation Bleu et Blanc, et Benyamin Netanyahou. Une période de trois semaines s'ouvre durant laquelle un député pourrait s'imposer en réunissant 61 députés sur 120 mais il est probable que nul ne parviendra à trouver à une équation que le premier ministre en place depuis plus de dix ans et son rival, l'ex-chef d'état-major de Tsahal ne sont pas parvenus à résoudre. Sauf coup de théâtre, le pays se dirige vers de nouvelles élections législatives durant l'été si une levée du confinement le permet. Les quatrièmes en un peu plus d'un an. Avec chaque fois l'absence d'une majorité nette pour l'un ou l'autre camp et une impossibilité à gouverner ensemble malgré l'absence de véritables divergences idéologiques.

« Aucun des candidats n'a le soutien d'une majorité de la Knesset d'une manière qui leur permette de gagner la confiance du Parlement et de former un gouvernement, même pas un gouvernement d'unité », a écrit le président Reuven Rivlin dans une lettre adressée à Benny Gantz qu'il avait désigné pour composer une équipe alors que ce dernier disposait sur le papier d'une majorité fragmentée et hétéroclite au Parlement. « J'espère que les membres de la Knesset pourront éviter une quatrième campagne électorale », indique son courrier.

Ultime rencontre mercredi soir

Benny Gantz et Benyamin Netanyahou s'étaient à nouveau rencontrés mercredi soir dans une ultime tentative de rabibochage pour, affirmaient-ils, s'attaquer en commun à la crise du coronavirus. Sans succès. Les deux hommes étaient parvenus à une entente aux contours flous sur l'annexion partielle de territoires occupés par des colons en Cisjordanie mais les vrais différents ne sont pas réglés. Benyamin Nétanyahou cherche avant tout à échapper au pouvoir des juges. Mis en cause dans plusieurs affaires de corruption, il craint de se retrouver un jour en prison comme l'un de ses prédécesseurs, Ehud Olmert, détenu voici quelques années durant un an et quatre mois pour une condamnation dans un dossier de pots-de-vin. Les désaccords entre Benyamin Nétanyahou et Benny Gantz portaient sur le mode de désignation des hauts magistrats de la Cour Suprême, une instance indépendante dont le poids est fondamental depuis la création en 1948 de l'État hébreu. L'accord de rotation qui devait permettre au chef du gouvernement sortant de conserver son poste jusqu'en septembre 2021 faisait également l'objet d'interprétations divergentes.

Friand de sondages, Benyamin Nétanyahou a constaté que si de nouvelles élections devaient avoir lieu, son parti, le Likoud, gagnerait 40 sièges - quatre sièges de plus que le 2 mars. Bleu et Blanc serait loin derrière avec 19 sièges contre 33 sièges au dernier scrutin. Une radicalisation des positions avant la dissolution de la Knesset pourrait conduire l'opposition au premier ministre à voter une loi empêchant Benyamin Nétanyahou de gouverner. C'est le souhait du chef du parti nationaliste et russophone d'Yisrael Beiteinu, Avigdor Lieberman. Un tel amendement interdirait à un premier ministre sous le coup de procédures judiciaires d'exercer ses fonctions mais il n'est pas certain qu'il serait validé par la…justice israélienne.

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23 commentaires
  • génius

    le

    grâce à la CPI Bibi va pouvoir enfin prendre une longue retraite

  • lulu008

    le

    On se demande, si on transposait la politique d'Israel, vers 80, en Italie, avec la mafia.....

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