PIRATAGEUn journaliste marocain aurait été la cible d’un logiciel d’espionnage

Un logiciel d’espionnage israélien aurait pu être utilisé contre le journaliste marocain Omar Radi, déplore Amnesty

PIRATAGEL’entreprise du programme a déclaré être « profondément troublée par ces allégations »
Un bus de l'ONG Amnesty International
Un bus de l'ONG Amnesty International - Kriz Krystof/AP/SIPA
20 Minutes avec agences

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L’ONG Amnesty International a affirmé ce lundi que le logiciel d’espionnage controversé de la firme israélienne NSO avait été utilisé pour espionner un journaliste marocain en janvier. Cette société israélienne spécialisée dans l’espionnage informatique produit notamment Pegasus, un logiciel permettant non seulement d’accéder aux données d’un smartphone, mais de prendre le contrôle de la caméra ou du micro.

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Selon l’organisation de défense des droits humains, les autorités marocaines ont utilisé ce programme pour espionner le téléphone d’Omar Radi, un journaliste marocain. L’entreprise a déclaré être « profondément troublée par ces allégations. »

Une enquête interne ?

« Il est clair qu’on ne peut pas faire confiance au groupe NSO. Alors que la société tente de blanchir son image par une campagne de relations publiques, ses logiciels permettent d’espionner de manière illégale le journaliste Omar Radi », déclare Danna Ingleton, directrice adjointe d’Amnesty Tech. La firme a déclaré qu’elle ne pouvait pas commenter les liens que son groupe « pourrait avoir avec les autorités marocaines » pour des raisons de confidentialité mais étudiait les questions soulevées par Amnesty.

« Une enquête sera ouverte si nous jugeons que c’est justifié », affirme l’entreprise, qui déclare être « la première […] de ce type à fournir un programme pour la mise en œuvre des principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits humains ». Selon Amnesty, Omar Radi a été « systématiquement pris pour cible par les autorités marocaines en raison de son journalisme et son militantisme ».

Condamné à de la prison avec sursis

En mars, un tribunal marocain avait condamné Omar Radi à quatre mois de prison avec sursis pour avoir critiqué un juge sur Twitter. Il avait affirmé qu’il ferait appel, après le verdict. « Si les autorités marocaines sont en fin de compte responsables du piratage illégal de militants et de journalistes comme Omar Radi, NSO Group a contribué à ces abus en gardant le gouvernement marocain comme client actif au moins jusqu’en janvier 2020 », a ajouté Amnesty.

L’ONG a demandé à un tribunal israélien de révoquer la licence d’exportation du ministère de la Défense de la firme à la suite des affaires de piratage. L’affaire est en cours et Amnesty a indiqué lundi qu’elle attendait bientôt une décision.

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