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Israel Start-Up Nation, l'équipe qui en s'offrant Froome vise le haut de l'affiche

Une voiture d'Israel Start-Up Nation lors du tour de la Provence 2020. (E.Garnier/L'Equipe)
Une voiture d'Israel Start-Up Nation lors du tour de la Provence 2020. (E.Garnier/L'Equipe)

Israel Start-Up Nation, que rejoindra Chris Froome en 2021, est une équipe encore jeune, sans palmarès, mais dont l'ambition épouse la volonté de ses richissimes copropriétaires de faire parler de leur pays.

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La légende raconte que tout a débuté au sommet d'une colline, lieu parfait pour une parabole qui sied à la fois au cyclisme et à Israël. En 2014, Ran Margialot, jeune retraité des pelotons après une unique année pro dans la même équipe qu'Alberto Contador, aurait rencontré Ron Baron, compatriote et homme d'affaires, au sommet de Nes-Harim, à huit kilomètres de Jerusalem. De leur entente est née l'année suivante la Cycling Academy Team au niveau Continental (3e division).

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Cinq ans plus tard, cette formation rebaptisée Israel Start-Up Nation cette saison pour son accession au World Tour, grâce au rachat de la licence de Katusha, a donc attiré un quadruple vainqueur du Tour de France en la personne de Chris Froome. Une ascension vertigineuse, plus proche des cols alpins que l'équipe découvrira en septembre lors de sa première participation au Tour de France que d'un mont de Galilée. Un bond étonnant également si l'on prend pour argent comptant les propos du Finlandais Kjell Carlström, qui a remplacé Ran Margialot comme manager général en 2019, lequel déclarait en avril que l'équipe « avait le plus petit budget du World Tour ».

« Le plus faible peut-être pas, mais un des plus faibles oui, au moins cette année », confirme un agent important. Cela n'a pas empêché Israel Start-Up Nation de recruter l'été dernier l'Irlandais Dan Martin, 33 ans, double vainqueur de Monuments, « qui avait encore de la valeur sur le marché », ajoute-t-il. Plus en tout cas que le « vieux » André Greipel, dont la notoriété permet néanmoins d'asseoir la renommée naissante de cette formation dont le destin est de faire parler du pays à l'étoile de David. « À ma connaissance, c'est le propriétaire qui fait la différence », rappelle l'agent. Pas forcément Ron Baron mais l'autre copropriétaire, le milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams, impliqué dans l'aventure dès son alya (immigration d'un juif en Israël) en 2015, et qui hésite rarement devant un extra.

Froome confirme l'essai du Giro 2018 en Israël

Si Froome rejoint Israel Start-Up Nation, ce n'est pas pour les yeux bleus de Carlström, son ancien coéquipier chez Sky au début des années 2000. La rumeur avait circulé en 2018 que le Britannique avait touché plus d'un million d'euros pour participer au Giro, dont Sylvan Adams avait financé le grand départ de Jérusalem. « Froome, ça coûte cher, avait confirmé le milliardaire. C'est comme faire jouer Messi dans sa ville, sauf que là on l'a pour trois jours avec notre beau pays en toile de fond et pas juste un stade anonyme. » Ce qui ne l'a pas empêché d'ouvrir le portefeuille l'année suivante pour un match amical de l'Argentine avec Leo Messi (1-1 contre l'Uruguay) à Tel-Aviv.

Le magnat de l'immobilier n'a pas tenu rigueur du fait que le départ du Giro, le seul Grand Tour auquel a participé l'équipe israélienne jusque-là, en 2018 et 2019, ait été parasité à l'époque par l'affaire du contrôle anormal au salbutamol. L'important est que l'on parle d'Israël, même si pour l'instant les résultats de l'équipe demeurent modestes, sans palmarès en World Tour, les quelques bouquets venant de victoires de sprinteurs français (Rudy Barbier, Hugo Hofstetter) dans des courses de niveau moindre. « Froomey » sera là pour ça : mener l'équipe en terre promise.

publié le 9 juillet 2020 à 16h33
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