Publicité
Réservé aux abonnés

Rémi Brague: «En parlant de séparatismes on refuse de nommer l’ennemi: l’islamisme»

Si l’islam radical fait sécession avec le reste du pays, appliquer les lois existantes devrait suffire à le combattre, juge Rémi Brague, auteur du maître ouvrage Le Règne de l’homme: genèse et échec du projet moderne (Gallimard, 2015). Crédit : Fabien Clairefond

GRAND ENTRETIEN - Membre de l’Institut, le philosophe et théologien*, spécialiste de la philosophie médiévale arabe et juive, analyse ce que peut signifier la notion de «séparatismes» utilisée par le président de la République pour désigner un phénomène à combattre.

LE FIGARO. - «La République, parce qu’elle est indivisible, n’admet aucune aventure séparatiste», a déclaré Emmanuel Macron dans son discours du 4 septembre consacré au 150anniversaire de la proclamation de la IIIe République. Que signifie exactement le terme «séparatisme»?

Rémi BRAGUE. - À vrai dire, pas grand-chose de précis. On a commencé à employer ce mot à propos de mouvements autonomistes, voire indépendantistes, en Bretagne, en Corse, etc. Il désignait alors le désir de quitter la communauté nationale pour constituer une entité politique se gouvernant soi-même. Employer le mot, c’est ramener l’inconnu au connu, le nouveau à l’ancien. Procédé très légitime, mais aussi tactique commode de simplification.

Lors de son discours de février 2020 à Mulhouse, le président avait évoqué «le séparatisme islamiste», désormais nous en sommes en lutte contre «les» séparatismes? Que signifie ce pluriel?

Je crains qu’on ne veuille une fois de plus noyer le poisson en refusant d’appeler un chat un…

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 90% à découvrir.

Vous avez envie de lire la suite ?

Débloquez tous les articles immédiatement.

Déjà abonné ? Connectez-vous

Rémi Brague: «En parlant de séparatismes on refuse de nommer l’ennemi: l’islamisme»

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
113 commentaires
  • XXXXX

    le

    Je ne suis pas étonné d'être refusé, les robots élagueurs ont fait leur oeuvre!!!!!!

  • Ralos

    le

    Qui aide l’ennemi à s’installer ?

  • l

    le

    La France d’aujourd’hui rime avec déca et avec danse (si je n’écris pas mon commentaire de cette façon, il est d’office « refusé ». La bonne question: refusé par qui, hein??? L’autre bonne question, c’est pourquoi ces « refuseurs » paniquent devant le mot qui réunit déca et ...

À lire aussi

Serge Klarsfled : «Dans un monde majoritairement antisémite, les Juifs ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se défendre»

Serge Klarsfled : «Dans un monde majoritairement antisémite, les Juifs ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se défendre»

TRIBUNE - Les Juifs ne sont au plus que 15 millions dans un monde de 7 à 8 milliards d’individus qui leur est majoritairement hostile, rappelle l’avocat, président des Fils et filles de déportés juifs de France. «Dans ces conditions et dans chaque pays où existe une communauté juive, il serait opportun de former les jeunes Juifs à affronter les périls qui les menacent», estime-t-il.