CRISELes centaines de pèlerins bloqués ont quitté la frontière ukrainienne

Biélorussie : Presque tous les pèlerins bloqués à la frontière avec l'Ukraine sont rentrés chez eux

CRISEChaque année, pour le Nouvel an juif, des dizaines de milliers de pèlerins se rendent dans le centre de l’Ukraine pour se recueillir sur la tombe du fondateur du hassidisme
Une pèlerin bloqué à la frontière ukraino-biélorusse, avc sa valise, le 17 septembre 2020.
Une pèlerin bloqué à la frontière ukraino-biélorusse, avc sa valise, le 17 septembre 2020. - Mikhail Voskresenskiy/SIPA / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

A cause de la fermeture des frontières liée à l’épidémie de coronavirus, ils étaient coincés depuis le début de la semaine à la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie. Plusieurs centaines de pèlerins juifs sont rentrés chez eux ce vendredi, renonçant ainsi à leur pèlerinage.

« Si hier, ils étaient environ un millier, ce matin à 10 heures, ils n’étaient que 700 » au poste frontière de Novi Yarylovychi, a indiqué à l’AFP le porte-parole des gardes frontières ukrainiens Andriï Demtchenko. Son homologue biélorusse, Anton Bytchkovski, a confirmé que « leur nombre est en recul » et qu’un bilan sera tiré ce vendredi vers la mi-journée. Selon Minsk, 1.216 pèlerins étaient stationnés dans le « no man’s land » entre les deux pays, dont 253 mineurs.

La tombe du fondateur du hassidisme

Chaque année à l’époque du Nouvel an juif – cette année du 18 au 20 septembre –, des dizaines de milliers de pèlerins se rendent à Ouman, dans le centre de l’Ukraine, pour se recueillir sur la tombe de Rabbi Nahman de Breslev (1772-1810), fondateur d’une branche du judaïsme ultra-orthodoxe, le hassidisme.

Les départs des premiers pèlerins de la zone frontalière interviennent alors que les célébrations de la nouvelle année doivent débuter au crépuscule ce vendredi. Ces juifs hassidiques pensaient pouvoir contourner les restrictions mises en place par Kiev face à la recrudescence des cas de coronavirus en passant par la Biélorussie. Environ 2.000 d’entre eux, venus pour la plupart d’Israël mais aussi des Etats-Unis, du Royaume-Uni ou de France, sont actuellement en Biélorussie : la moitié environ étaient coincés depuis le début de la semaine dans la zone neutre aux abords du poste ukrainien de Novi Yarylovychi.

Des tentatives illégales de franchir la frontière

Ils y ont dénoncé des conditions de vie précaires, mais ont été approvisionnés en eau, nourriture et en tentes. Aucun heurt n’a eu lieu. Les gardes-frontières ukrainiens ont par ailleurs annoncé ce vendredi les arrestations de plusieurs autres pèlerins aux frontières avec la Hongrie, la Pologne et la Roumanie, alors qu’ils tentaient de passer illégalement la frontière.

Sept ressortissants israéliens ou américains ont été interpellés en Ukraine, alors qu’ils venaient de Hongrie. Un Autrichien a tenté de passer depuis la Pologne avec un passeport ukrainien ne lui appartenant pas et a été interdit de territoire pour trois ans. Enfin, dix ressortissants israéliens ont été arrêtés par les gardes-frontière roumains, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Ukraine.

Couac diplomatique

La crise à la frontière s’est doublée mercredi d’une brouille diplomatique entre l’Ukraine et la Biélorussie, Kiev accusant Minsk de vouloir instrumentaliser la situation, sur fond de tensions entre les deux capitales après la présidentielle biélorusse contestée du 9 août. La présidence ukrainienne a appelé les autorités biélorusses à « cesser d’exacerber » cette crise à la frontière et « à ne pas colporter des déclarations mensongères porteuses d’espoir pour les pèlerins » quant à son ouverture.

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait lui demandé mardi « l’ouverture d’un couloir » humanitaire jusqu’à Ouman pour les pèlerins. Et son gouvernement avait accusé l’Ukraine de ne pas respecter leurs droits, en particulier leur liberté de culte. Le gouvernent israélien, qui comme Kiev avait estimé dès le mois d’août, que du fait de la pandémie, les juifs hassidiques devaient renoncer à leur pèlerinage, les a appelé jeudi à rentrer au pays.

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