RACISMELe Parti travailliste britannique suspend son ancien chef Jeremy Corbyn

Royaume-Uni : Le Labour suspend Corbyn après sa réaction face aux accusations d’antisémitisme au sein du Parti

RACISMEJeremy Corbyn avait émis des réserves sur un rapport mettant en évidence des faits d’antisémitisme sous sa direction
L'ancien chef du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn suspendu
L'ancien chef du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn suspendu  - Ben Cawthra/Sipa USA/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le Parti travailliste britannique a suspendu jeudi son ancien chef Jeremy Corbyn. Il lui est reproché d’avoir émis des réserves au sujet d’un rapport sur l’antisémitisme au sein du Labour sous sa direction. Très attendu et publié ce jeudi, le rapport du Comité pour l’égalité et les droits humains (EHRC), un organisme indépendant du parti, a mis en évidence des faits « illicites » de harcèlement et de discrimination.

Réagissant au rapport, Jeremy Corbyn a écrit sur Facebook qu’il n’acceptait pas « toutes » les conclusions du rapport, qui met en évidence harcèlement et discrimination au sein du parti. « A la lumière de ses commentaires », le parti a « suspendu Jeremy Corbyn » et a ouvert une enquête, a annoncé un porte-parole du Labour.

« Jour de honte »

Il s’agit d’un « jour de honte » pour le parti travailliste, a déclaré le chef du parti Keir Starmer, promettant de mettre en œuvre l’intégralité des recommandations et présentant de nouveau ses excuses pour l’attitude de sa formation. Arrivé à la tête du Labour en avril, Keir Starmer s’est attaché à solder l’héritage de son prédécesseur Jeremy Corbyn, accusé d’avoir laissé prospérer l’antisémitisme dans ses rangs, une affaire qui empoisonne le parti de longue date et a entraîné de nombreuses démissions.

La présidente par intérim du Comité pour l’égalité et les droits humains a étrillé des défaillances « inexcusables » résultant d’un « manque de volonté de s’attaquer à l’antisémitisme plutôt qu’une inaptitude à le faire ». Dans son rapport de 130 pages, le Comité conclut que le parti travailliste a « commis des actes illicites ». Le Labour a maintenant l’obligation légale de mettre sur pied, en accord avec la commission, un plan d’action pour y remédier d’ici au 10 décembre, faute de quoi il risque des poursuites.

« Des carences de la direction du parti »

« Nous avons découvert des exemples de harcèlement, de discrimination et d’interférences politiques » durant son enquête, souligne le comité, étrillant les carences de la direction du parti. L’enquête a mis en évidence qu’un « nombre significatif de plaintes relatives à l’antisémitisme n’ont pas du tout fait l’objet d’une enquête », particulièrement sur les réseaux sociaux.

Le parti « doit à présent produire un plan d’action pour mettre en œuvre nos recommandations », souligne le Comité, rappelant que la nouvelle direction menée Keir Starmer a réitéré son engagement à mettre en œuvre l’intégralité des recommandations. « Elle doit à présent les mettre en pratique. Les recommandations sont claires, justes et réalisables. » Elles ont pour but que le parti tienne son engagement d’une « tolérance zéro » et que le parti « rebâtisse la confiance » dans le processus des plaintes.

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