Le Parlement israélien se dissout, ouvrant la voie à de nouvelles élections

Israël : Le Parlement se dissout, ouvrant la voie à de nouvelles élections législatives

KNESSETL’union politique entre le Premier ministre Benyamin Netanyahou et Benny Gantz n’aura pas tenu plus de huit mois
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Israël est en pleine crise politique. Le Parlement s’est dissous sur le coup de minuit, mercredi, entraînant la convocation de nouvelles élections, les quatrièmes en deux ans. Cette décision consacre l’impossible union de Benyamin Netanyahou et Benny Gantz dans un même gouvernement.

Le mariage forcé aura donc été de courte durée. Huit mois tout au plus, avant le divorce et le retour en campagne électorale avec cette fois une pandémie de Covid-19 et le procès pour corruption du Premier ministre Netanyahou qui doit prendre son véritable envol début 2021. Le nouveau scrutin est prévu en mars.

Mercredi, à la première seconde de la date butoir prévue pour adopter le budget de l’Etat, le Parlement s’est dissous faute d’accord sur le budget au sein même du gouvernement « d’union et d’urgence » formé en avril par le Premier ministre Benyamin Netanyahou et son ex-rival Benny Gantz. Après trois scrutins les ayant placés au coude-à-coude, les deux hommes avaient provisoirement enterré la hache de guerre au printemps afin de mettre fin à la plus longue crise politique de l’histoire d’Israël, en s’alliant dans un même gouvernement.

Le poste de Premier ministre devait tourner

L’accord prévoyait notamment une rotation pour le poste de Premier ministre et l’adoption d’un budget unique pour les années 2020 et 2021. Mais pour concrétiser cette rotation, et permettre à Benny Gantz d’accéder au poste de chef de gouvernement l’an prochain, les parlementaires devaient au préalable s’entendre sur le budget, un pas qu’ils n’ont finalement jamais franchi.

La saga du budget s’est étirée sur des mois avec pour échéance le 23 décembre. Si à cette date aucun compromis n’était trouvé, la Knesset (Parlement) se dissolvait et les Israéliens étaient convoqués à nouveau aux urnes. Pour éviter ce scénario, la formation centriste Kahol Lavan de Benny Gantz avait proposé un compromis de la dernière chance : votez deux budgets séparés, un fin décembre, l’autre début janvier. Mais mardi, les parlementaires ont rejeté, par 49 voix contre 47, ce compromis, ne laissant plus de place au doute sur le sort du gouvernement.

La presse charge Gantz

La presse israélienne étrillait mardi Benny Gantz, ancien chef de l'armée, qui n’aura pas réussi à faire adopter ses réformes de la justice, à devenir Premier ministre, ou simplement à maintenir intacte sa propre formation politique. « Le moment est peut-être venu pour lui de dire simplement : j’ai essayé, j’ai voulu, j’ai échoué, je me retire », estimait ainsi le Yediot Aharonot, le titre le plus vendu de la presse hébraïque.

Si le général Gantz a perdu cette bataille politique, Benyamin Netanyahou, lui, ne sort pas indemne des derniers mois, confronté à la dispersion de ses troupes à l’approche de sa comparution, début 2021, à son procès pour corruption. Ce sera le premier de l’histoire d’Israël pour un chef de gouvernement en fonction. La campagne risque donc d’être difficile pour ces deux leaders.