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Covid-19 : le désarroi des Israéliens bloqués en France

Depuis le 24 janvier, les vols entre Paris et Tel Aviv sont suspendus dans le cadre de mesures sanitaires visant à limiter la propagation de variants du Covid-19. Plusieurs centaines de ressortissants israéliens se sont retrouvés bloqués en France. Ils se mobilisent depuis sur les réseaux sociaux pour tenter d'alerter les autorités sur leur cas.

Une voyageuse portant un masque dans le terminal vide de l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, le 26 janvier 2021.
Une voyageuse portant un masque dans le terminal vide de l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, le 26 janvier 2021. © Jack Guez, AFP
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"Cela fait deux mois que je suis bloquée à Paris loin de ma famille", "Nous voudrions rentrer chez nous", "Une fois de plus mon vol est annulé", "Il est lamentable d’abandonner les ressortissants israéliens". Sur les réseaux sociaux, ils sont de plus en plus nombreux à faire part de leurs exaspérations. Depuis le 24 janvier et la fermeture de l’aéroport de Tel Aviv pour enrayer l’épidémie de Covid-19, plusieurs centaines d'Israéliens se sont retrouvés bloqués en France.

Deux groupes Whatsapp ont été créés pour réunir leurs demandes et leur permettre d’obtenir des conseils. "Nous sommes environ 500 personnes", explique Éric Haouzi qui gère l’une de ces discussions. Le 24 janvier, ce chef d’entreprise franco-israélien se trouvait en plein vol vers Paris lorsqu’il a appris que l’aéroport de Tel Aviv allait suspendre ses liaisons : "Nous devions rester en France seulement quelques jours car ma fille devait voir un docteur. Quand nous sommes arrivés, cela a été un gros stress. Notre vol retour était annulé. Nous étions pris en otage. Nous ne pouvions pas nous retourner".

"Des couples pètent les plombs"

Éric Haouzi se retrouve rapidement à la tête du groupe WhatsApp. Chaque jour, ce sont des centaines de messages qui sont échangés. "Il y a plusieurs sortes de situation. Nous avons des personnes âgées qui sont venues en France pour des soins médicaux ou pour renouveler leur traitement", décrit-il. "Il y en a d’autres qui se retrouvent à court d’argent car ils n’étaient venus dans l’Hexagone que pour quelques jours. Ils se retrouvent à devoir payer l’hôtel ou des Air BnB. Nous avons aussi le cas de familles qui sont partagées en deux. L’un des parents en France et l’autre en Israël. Des couples pètent les plombs".

Le chef d’entreprise essaye de leur prodiguer des conseils. Le seul vol européen pour Tel Aviv se fait depuis Francfort. "Mais cela coûte cher. Les gens n’ont pas été remboursés de leur billet initial et ils doivent racheter un billet de train pour Francfort en plus du vol vers Israël", souligne Éric Haouzi. "Il y a même des personnes qui refusent de mettre un pied en Allemagne pour des raisons historiques. Ils en font une question de principe".

Comme le détaille le site internet de The Times of Israël, pour pouvoir voyager vers l'État hébreu par Francfort, il faut également remplir un formulaire, joindre des preuves sur la nécessité de voyager, prévoir un test PCR réalisé jusqu’à 72 h avant le voyage, obtenir une attestation de déplacement entre pays européens, une attestation pour sortir du territoire européen ainsi qu’une déclaration d’entrée en Israël à remplir dans les 24 h avant le voyage. À l’arrivée, une quarantaine est obligatoire dans un hôtel-corona, subventionné par l'État, ou bien chez soi si l’on dispose d’une exemption.

Malgré le coût de ces nombreuses démarches administratives, Éric Haouzi a fini par opter pour cette solution : "On avait l’espoir que les vols Paris-Tel Avi reprennent, mais on s’est rendu compte que cela n’arriverait pas".

Un retour pour les élections ?

Le problème se pose aussi dans l’autre sens. De nombreux franco-israéliens se plaignent de ne pouvoir se rendre en France alors qu’ils sont déjà vaccinés. "Je pensais qu’en ayant le passeport vert vaccinal, je pourrais aller voir ma mère que je n’ai pas vu depuis plus d’un an", regrette Marie-Lyne Smadja, une universitaire vivant à Ramat Gan. "Mais là nous sommes bloqués car il n’y a pas de vol". À l’approche des fêtes de Pâques, les familles risquent de ne pas pouvoir se rassembler. "Mon fils avait pris des billets pour le dernier week-end de mars, mais ils viennent d’être annulés", raconte Yael Ansellem, une Niçoise, dont le fils réside à Tel Aviv. "S’ils annulent déjà, c’est qu’ils ont des directives", ajoute-t-elle.

Éric Haouzi se veut pour sa part plus optimiste. Alors que les vols sont officiellement interdits jusqu’au 6 mars, il espère que la situation se débloquera les jours suivants. "Il y a la période électorale à la fin du mois de mars (NDLR : les élections législatives anticipées le 23 mars). Ils vont permettre aux gens de rentrer pour venir voter", estime-t-il.

Vers une reprise des liaisons

La ministre israélienne des Transports, Miri Regev, a abondé dans ce sens en déclarant, dimanche 28 février, qu’elle allait proposer un plan pour que tous les Israéliens de l’étranger puissent rentrer pour voter lors des élections du mois prochain.

Du côté des autorités françaises, Meyer Habib, député de la 8e circonscription des Français de l’étranger, s’est emparé de cette question. Après avoir écrit et s’être entretenu avec Miri Regev, il a annoncé, mardi 2 mars, une légère reprise de la liaison Tel Aviv\Paris. "La ministre vient de m’annoncer que dès jeudi il y aura un vol Air France à 11h35 au départ de Paris (CDG), arrivée à 17h05 à Tel Aviv. L’avion repartira de Tel Aviv le lendemain, vendredi à 8 h, direction Paris", a-t-il écrit sur sa page Facebook. "Il faudra encore cette semaine être muni d’une autorisation d’entrée délivrée par la Commission spéciale et d’un test PCR négatif 72 h avant et à l’arrivée. L’avantage : ce n’est plus Francfort!", a-t-il ajouté, tout en précisant qu’il y avait "encore beaucoup d’incertitudes et de questions".

 

 

 

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