Israël annonce des négociations en vue de former une «Otan israélo-arabe» contre l’Iran

© AP Photo / Dan Balilty Benyamin Netanyahou et Benny Gantz
 Benyamin Netanyahou et Benny Gantz - Sputnik Afrique, 1920, 04.03.2021
S'abonner
«Nous travaillons en vue d'établir une alliance sécuritaire régionale avec les États du Golfe qui ont la même approche qu'Israël sur la question iranienne», a informé le ministre israélien de la Défense lors d’un point presse, confirmant ainsi l’information rapportée par i24News sur un probable accord entre Israël, Riyad, Abou Dhabi et Manama.

Lancée pour la première fois par Donald Trump le 21 juin 2017 à Riyad, l’idée d’une «Otan arabe», intitulée The Middle East Strategic Alliance (MESA), finira-t-elle par voir le jour avec la participation, cette fois-ci, d’Israël, dans le contexte des accords de normalisation avec certains pays arabes surnommés accords d’Abraham?

C’est en tout ce qu’a rapporté le 25 février le site d’information israélien i24News qui cite des sources diplomatiques, affirmant qu’«Israël, l'Arabie saoudite, Bahreïn et les Émirats arabes unis négocient depuis plusieurs mois la création d'une alliance de défense sécuritaire sur le modèle de l'Otan pour faire face à un ennemi commun: l'Iran».

Une information confirmée mardi 2 mars par le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, lors d’une déclaration à la presse à Tel-Aviv. Néanmoins, il n’a pas précisé si le Maroc et le Soudan, deux autres pays ayant normalisé leurs relations avec l’État hébreu, allaient participer ou non à cette initiative.

Vers «une alliance régionale»

«Nous travaillons en vue d'établir une alliance sécuritaire régionale avec les États du Golfe qui ont la même approche qu'Israël sur la question iranienne», a fait savoir le ministre.

L’Arabie saoudite n’a pas encore conclu d’accord de normalisation avec Israël, à l’instar des Émirats arabes unis, de Bahreïn, du Maroc et du Soudan. Cependant, Riyad considère que le programme nucléaire iranien, conjugué au développement d’une importante capacité balistique, représente une menace existentielle pour tout le Moyen-Orient.

Cette déclaration du ministre israélien intervient dans le contexte de la volonté de l’administration américaine de relancer les négociations sur l’accord nucléaire iranien.

L’Iran réagit

Mercredi 3 mars, dans une déclaration à RT Arabic, le général Ahmad Vahidi, ex-ministre iranien de la Défense et ancien commandant de la Force al-Qods, unité d’élite du corps des Gardiens de la révolution islamique, estime peu probable qu’une telle alliance se réalise.

«L'entité sioniste souffre de nombreuses crises sécuritaires et sociales en plus d'une crise d'identité et de légitimité», affirme-t-il, soutenant que l’État hébreu pâtit d’une «instabilité interne à cause des problèmes auxquels fait face le gouvernement qui a été obligé de tenir quatre élections en deux ans seulement».

Ainsi, selon lui, Israël «cherche à obtenir de l’aide de la part de certains pays arabes pour affronter l'Iran». «L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn font partie de ces pays, seulement ils n'ont pas les capacités nécessaires pour affronter l'Iran et il est peu probable qu'ils soient, à ce point, insensés et naïfs pour intégrer une alliance militaire avec Israël contre la République islamique», poursuit-il.

Dans le même sens, le général Vahidi avertit que si jamais ces trois monarchies «concluent une alliance avec Israël et tentent quoi que ce soit contre l’Iran, elles s‘exposeront à des frappes dévastatrices».

Enfin, l’ex-commandant de la Force al-Qods espère que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn, qui ont tourné le dos à la cause palestinienne, «ne s’enfoncent pas davantage dans le bourbier israélien en intégrant une alliance militaire sous son commandement qui pourrait entraîner des conséquences graves».

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала