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Israël: la Knesset investit Naftali Bennett Premier ministre et met fin à l'ère Netanyahu

Au terme d'une séance agitée, le Parlement israélien a voté en faveur du nouveau gouvernement mené par le chef de la droite radicale, Naftali Bennett. La nouvelle coalition gouvernementale met fin à douze ans de règne de Benjamin Netanyahu.

C'est dans une ambiance tendue que le chef de la droite radicale israélienne, Naftali Bennett, a pris la parole devant la Knesset, dimanche 13 juin 2021, avant un vote de confiance.
C'est dans une ambiance tendue que le chef de la droite radicale israélienne, Naftali Bennett, a pris la parole devant la Knesset, dimanche 13 juin 2021, avant un vote de confiance. © Emmanuel Dunand / AFP
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Israël a ouvert une nouvelle page de son histoire politique, dimanche 13 juin, avec le vote de la Knesset entérinant une "coalition du changement" mené par le chef de la droite radicale, Naftali Bennett, mettant ainsi fin à 12 ans de règne de Benjamin Netanyahu.

Sur les 119 députés présents (sur 120 au Parlement), 60 ont voté en faveur de la nouvelle coalition, qui va de la droite à la gauche en passant par l'appui du parti arabe Raam. Cinquante-neuf députés, principalement du parti Likoud de B. Netanyahu, de l'extrême droite et des partis ultra-orthodoxes, s'y sont opposés.

La Knesset avait commencé à se réunir en session spéciale à partir de 16 H locales afin de permettre au centriste et dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, et au chef de la droite radicale, Naftali Bennett, de présenter leur équipe. Le discours de ce dernier a été chahuté par les députés Likoud fidèles à Benjamin Netanyahu pendant de longues minutes.

>> À lire : Naftali Bennett, le leader de la droite nationaliste aux portes du pouvoir"

"Je comprends que ce ne soit pas un jour facile pour beaucoup aujourd'hui, mais ce n'est pas un jour de deuil, c'est un jour de changement, de changement de régime dans une démocratie", a déclaré Bennett dans son discours de présentation avant un vote de confiance des députés à son gouvernement.

Lors de son allocution, Netanyahu a rétorqué qu'il espérait bientôt revenir à la tête du gouvernement israélien. "Si c'est notre destin d'être dans l'opposition, nous le ferons la tête haute, nous allons faire tomber ce mauvais gouvernement et nous serons de retour pour diriger le pays à notre manière (...) Nous serons de retour bientôt", a t-il déclaré à la Knesset.

Manifestations de joie à Tel Aviv

Premier chef d'État à réagir, Joe Biden, le président des Etats-Unis, le plus proche allié d'Israël, a immédiatement félicité dans un communiqué Naftali Bennett, assurant avoir "hâte de travailler" avec lui.

Dès l'annonce du résultat, une foule d'Israéliens a célébré le départ du pouvoir de B. Netanyahu à Jérusalem, aux abords de la Knesset, mais aussi par milliers sur l'emblématique place Rabin, drapeaux israéliens au vent.

"Ce Premier ministre est resté là trop longtemps, il a essayé de changer le système en sa faveur et d'échapper à certains crimes, alors aujourd'hui c'est la fête à Tel-Aviv", a dit un serveur dans un bar, Jorel Franganti, 24 ans.

La nouvelle coalition sera donc dirigée par Naftali Bennett, chef du parti de droite Yamina, pendant les deux premières années, puis par Yaïr Lapid pour une période équivalente.

Une passation de pouvoir formelle doit avoir lieu lundi au bureau du Premier ministre.

"La population mérite un gouvernement responsable, efficace, qui place le bien du pays à la tête de ses priorités", a renchéri Yaïr Lapid, qui devrait être chef de la diplomatie sous Bennett.

Au-delà de ces déclarations, la coalition s'est engagée à mener une enquête sur la bousculade du Mont Méron (45 orthodoxes décédés), à réduire la "criminalité" dans les villes arabes, à défendre les droits des minorités sexuelles mais aussi à renforcer la présence israélienne en zone dite C en Cisjordanie – la zone sur laquelle Israël exerce un contrôle militaire et civil complet et qui représente environ 60 % de ce territoire palestinien occupé depuis 1967.

Défis immédiats

Dès son entrée en fonction, le nouveau gouvernement sera confronté à des défis pressants comme la marche de l'extrême droite israélienne prévue mardi à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël.

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, enclave palestinienne sous blocus israélien, a menacé de représailles en cas de tenue de cette marche près de l'esplanade des Mosquées, sur fond de vives tensions à propos de la colonisation israélienne à Jérusalem-Est.

Le 10 mai, le Hamas avait lancé des salves de roquettes vers Israël en "solidarité" avec des Palestiniens blessés lors de heurts avec la police israélienne à Jérusalem. Ces actes avaient entrainé une guerre de 11 jours avec l'armée israélienne.

Un cessez-le-feu favorisé par l'Égypte a mis fin au conflit, mais les pourparlers en vue d'une trêve durable n'ont pas abouti. Un autre défi pour le gouvernement.

Avec AFP

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