La France goy, de Christophe Donner: les racines du mal
CRITIQUE - L’auteur dévoile une saga familiale dans les milieux intellectuels antisémites de la Belle Époque.
On ne s’ennuie jamais en lisant Christophe Donner. Dès les premières pages de La France goy, un style limpide, des chapitres brefs et bien rythmés nous convient dans une aventure haletante - loin de ces ateliers d’écriture que d’aucuns confondent avec la littérature… Et quelle aventure, puisqu’il s’agit de la déconcertante épopée de l’antisémitisme français au cœur de ce qu’on n’appelait pas encore la Belle Époque.
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L’auteur avait déjà évoqué cette fin de XIXe siècle dans À quoi jouent les hommes, un portrait de Joseph Oller, l’inventeur des courses hippiques et du Moulin-Rouge. Il a placé cette fois, au cœur de son récit, une figure nettement moins sympathique: celle d’Édouard Drumont dont le nom a peu ou prou survécu comme incarnation, et même comme créateur de l’obsession antisémite qui grandit en France après la défaite de 1870. Le personnage est peu ragoûtant, laid, «corrompu, impie et mal élevé», mais porté par une obsession haineuse et une volubilité qui confine au talent.
Délirant et séduisant
C’est d’ailleurs…
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