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Irréductibles Druzes du Golan

Déjà morcelée entre cinq groupes armés eux-mêmes composites, bombardée par les grandes puissances, la Syrie a vu le nord de son territoire envahi à la fin août par l’armée turque, décidée à empêcher la jonction entre les territoires kurdes. Ce dépeçage a commencé il y a bien longtemps, lorsque Israël décida d’occuper le plateau du Golan, où seuls les Druzes ont pu s’accrocher.

Au pied d’une route sinueuse qui disparaît dans l’imposante montagne verte, un panneau « Golan » délimite l’ancienne frontière entre Israël et la Syrie. Des bosquets de pins colorent la campagne. Un peu plus haut, au creux d’un virage, des tas de pierres rappellent des habitations détruites. En juin 1967, au terme de la guerre des six jours, Israël occupait ce territoire syrien et en expulsait les populations civiles qui n’avaient pas fui. Dans la foulée, une centaine de villages étaient rasés.

Personne n’a échappé à ce transfert de populations, à l’exception des membres de la communauté druze, que les autorités israéliennes estimaient pouvoir séduire comme elles l’avaient fait avec ceux de Galilée (lire « En Israël, une place à part »). Selon diverses estimations, entre 115 000 et 120 000 Syriens du Golan se sont installés à Damas et dans le sud de la Syrie entre le 5 et le 10 juin 1967. Seuls 6 400 Syriens de confession druze seraient alors restés dans leurs villages. Ouvert à la colonisation à partir de 1970, ce plateau vallonné d’environ 1 200 kilomètres carrés a été annexé par Israël en 1981.

Ce château d’eau, qui alimente une bonne partie du pays, ainsi que les sommets du mont Hermon, qui dominent toute la région (voir la carte « Un plateau stratégique »), sont des atouts stratégiques pour l’État hébreu. Le premier ministre Benyamin Netanyahou affirmait ainsi en avril 2016 que le Golan « resterait à jamais entre les mains d’Israël ». Cette déclaration a provoqué de nombreuses protestations, car la « communauté internationale » estime qu’il s’agit de territoires occupés qui doivent être restitués. Par la résolution 242, le Conseil de sécurité des Nations unies a rappelé, le 22 novembre 1967, « l’inadmissibilité de l’acquisition des territoires par la guerre » ; puis il a condamné l’annexion du Golan avec la résolution 497, votée le 17 décembre 1981.

Une population divisée par le conflit syrien

Aucun barrage, aucun mur : rien ne sépare physiquement le plateau d’Israël. Au total, près de 50 000 personnes y (...)

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Sophia Marchesin

Journaliste.

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extrait par Sophia Marchesin Lu par Arnaud Romain +-
Déjà morcelée entre cinq groupes armés eux-mêmes composites, la Syrie a vu le nord de son territoire envahi à la fin août par l’armée turque. Ce dépeçage a commencé il y a bien longtemps, lorsque Israël décida d’occuper le plateau du Golan, où seuls les Druzes ont pu s’accrocher.

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