Guerre frontale entre l’Arabie saoudite et le Hezbollah

Guerre frontale entre l’Arabie saoudite et le Hezbollah

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Fighters with the Lebanese Shiite Hezbollah party, carry flags as they parade in a southern suburb of the capital Beirut, to mark the al-Quds (Jerusalem) International Day, on May 31, 2019. - An initiative started by the late Iranian revolutionary leader Ayatollah Ruhollah Khomeini, Quds Day is held annually on the last Friday of the Muslim fasting month of Ramadan and calls for Jerusalem to be returned to the Palestinians. (Photo by Anwar AMRO / AFP) (Photo credit should read ANWAR AMRO/AFP via Getty Images)

Pour Riyad, le Hezbollah est une « menace à la sécurité » régionale.

L’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari, a affirmé jeudi que le Hezbollah représente « une menace à la sécurité » régionale, des accusations qui risquent de peser davantage sur les relations déjà tendues entre Beyrouth et Riyad, bête noire du parti pro-iranien. Ces propos interviennent quelques jours après que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait qualifié le royaume saoudien de « terroriste » et accusé de « tenir en otage les Libanais résidant dans le Golfe ». Des propos virulents qui avaient poussé le Premier ministre, Nagib Mikati, et le chef de l’Etat, Michel Aoun, à se démarquer de sa position, au moment où Beyrouth tente de résorber la crise diplomatique avec les pays du Golfe, Arabie saoudite en tête.

« Hégémonie du Hezbollah »

 

Riyad espère que les partis politiques (libanais) feront de l’intérêt suprême de leur pays leur priorité (…) et qu’ils mettront fin à l’hégémonie du Hezbollah sur tous les aspects de l’Etat », a plaidé M. Boukhari dans un communiqué transmis à l’AFP. « Les activités terroristes du Hezbollah et ses actions militaires dans la région menacent la sécurité nationale des pays arabes », a-t-il ajouté. L’ambassadeur a également appelé le gouvernement libanais à « arrêter les activités politiques, militaires, sécuritaires et médiatiques qui portent atteinte à la souveraineté du royaume et des pays du Golfe, à leur sécurité et leur stabilité et qui sont en provenance du Liban ».

Fin octobre, le royaume avait rappelé son ambassadeur à Beyrouth et expulsé l’ambassadeur libanais après des déclarations d’un ministre au Liban critiquant l’intervention de la coalition militaire au Yémen. Deux jours après, le chef de la diplomatie saoudienne Fayçal ben Farhan déclarait que le problème allait bien « au-delà des simples commentaires d’un ministre », dénonçant « l’hégémonie du Hezbollah sur le Liban ». La coalition menée par Riyad au Yémen a également accusé le Hezbollah d’aider les houthis à lancer des attaquer sur le royaume, une allégation rejetée par la formation libanaise. L’Arabie saoudite accuse depuis longtemps l’Iran de fournir des armes aux houthis et le Hezbollah de former les insurgés. Si Téhéran reconnaît son soutien politique aux rebelles, il dément leur fournir des armes. Et dans une énième revendication du Golfe, le roi saoudien Salmane ben Abdelaziz avait appelé fin décembre les autorités libanaises à « stopper la mainmise du Hezbollah terroriste sur l’Etat ».

Réponse « décisive » du Hezbollah

Autant de déclarations auxquelles le Hezbollah a répondu dans le courant de la semaine écoulée. Lundi, le chef du parti pro-iranien, Hassan Nasrallah, avait rétorqué en qualifiant le roi Salmane d’être lui-même un « terroriste », accusant Riyad de propager une idéologie extrémiste au Moyen-Orient. Des propos dont Michel Aoun et Nagib Mikati avaient tenu à se démarquer.

Et jeudi soir, le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a lancé une nouvelle charge contre le royaume wahhabite. « La réponse du Hezbollah aux accusations saoudiennes sera décisive », a lancé le numéro deux du Hezbollah, accusant le roi saoudien de « tuer ceux qui ne sont pas du même avis que lui, attaquer ses voisins et normaliser ses relations avec Israël ».

 

Ces échanges d’accusation interviennent alors que les tensions sont à leur comble entre le parti pro-iranien et le royaume saoudien, malgré l’annonce, jusque là non-concrétisée, d’un relâchement, qui avait suivi une réunion à Djeddah entre le président français, Emmanuel Macron, étroitement impliqué dans le dossier libanais, et le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, au cours de laquelle les deux hommes avaient appelé Nagib Mikati. Une initiative franco-saoudienne en faveur du Liban, comprenant notamment la création d’un « mécanisme de soutien humanitaire franco-saoudien » qui serait financé par Riyad et d’autres pays du Golfe, avait été annoncée en plus d’un engagement sur la restauration des relations entre Beyrouth et le royaume. La France et l’Arabie avaient toutefois conditionné le rétablissement des relations à « la nécessité de limiter la possession d’armes aux institutions légales de l’État », une allusion au Hezbollah, seul parti libanais à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile libanaise en 1990. Ces développements n’ont toutefois pas encore donné de résultats concrets.

AFP – JForum

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