Jean-Christophe Buisson: «Comment peut-on être persan?»
CHRONIQUE - Pour échapper à la mort dans un camp, un jeune Juif invente une langue pour converser supposément en farsi avec un officier nazi. Ces Leçons persanes sont bouleversantes.
Encore la Seconde Guerre mondiale! Encore des nazis et des Juifs! Oui, mais le film du réalisateur américain d’origine russe Vadim Perelman est sans doute un des plus originaux et des plus saisissants sur le sujet depuis vingt ans. Même le plus sec des cœurs ne saurait rester de marbre devant ces admirables Leçons persanes (en salles le 19 janvier), où l’on se trouve tour à tour projeté dans l’histoire contemporaine tragique, le théâtre antique et la philosophie hégélienne.
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Le point de départ est extraordinaire. Un fils de rabbin raflé dans une ville française échappe à une exécution sommaire en se faisant passer pour persan. Comment peut-on être persan? En faisant croire qu’on en parle la langue. Justement. Un capitaine SS qui rêve de rejoindre un jour son frère à Téhéran veut apprendre le farsi. Dans le camp de travail allemand où il exerce, le capitaine Koch reçoit le jeune homme (magnifique Nahuel Pérez Biscayart, révélé dans 120 Battements par minute ). Méfiant, il lui demande quelques…
Lagrenouille
le
il suffit de rester tapi...